Mobilité régionale

Nouméa

Photo :Chris Palethorne

Salimoana a 11 ans et elle adore la lecture. Son cousin Aisea n’en a que 9 et déteste lire, mais il est doué avec les chiff res. Ce qu’adore Aisea, c’est jouer et il essaye souvent de convaincre son rat de bibliothèque de cousine de se joindre à lui. Sali et Aisea ont des goûts certes différents, mais ils sont à un âge où ils doivent pouvoir développer leur esprit individuel grâce à un enseignement de qualité.

L’éducation est un droit fondamental, comme le précise l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. C’est là le fondement de l’Objectif de développement durable n°4, à savoir assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.

Toutefois, comment faire en sorte que l’éducation dont bénéficient Sali et Aisea soit d’une aussi bonne qualité que celle de Sione au Samoa, d’Anote à Nauru et d’Heidi en Allemagne ? Ces questions n’ont pas trouvé de réponses par manque de données en Océanie. Cette lacune a enfi n été comblée par le biais de l’évaluation régionale des aptitudes à la lecture, à l’écriture et au calcul (PILNA) menée en 2012 et en 2015 par le Programme pour l’évaluation et la qualité de l’enseignement (EQAP) de la Communauté du Pacifique (CPS).

À travers ce Programme, la CPS a pour mandat d’aider les pays océaniens à améliorer le niveau d’instruction des élèves en appuyant l’élaboration de programmes pédagogiques, la mise en place de normes et de cadres de référence pour les enseignants et le personnel d’encadrement, ainsi que l’évaluation pédagogique et la formulation de stratégies.

L’évaluation PILNA mesure les compétences en lecture, en écriture et en calcul des élèves de CE2 et CM2. Elle analyse leurs acquis, l’étendue de leurs connaissances et la manière dont le milieu dans lequel ils vivent infl uence leurs résultats scolaires.

« La PILNA est conçue pour contribuer, à l’échelon régional, à coordonner les efforts d’amélioration des résultats en lecture, en écriture et en calcul en Océanie, tout en rassemblant des informations en vue d’étayer la prise de décisions et l’élaboration de politiques rationnelles », a indiqué Michelle Belisle, Directrice de l’EQAP.

Au dernier trimestre 2015, près de 50 000 élèves de 13 pays océaniens se sont soumis à cette évaluation.

« Le rapport PILNA 2015 fait état d’une amélioration notoire en calcul pour tous les élèves de CE2 à CM2 de la région. Il apparaît ainsi qu’en 2015, 86 % des élèves de CE2 possédaient un niveau en calcul égal ou supérieur au niveau attendu, contre 74 % en 2012 », a précisé Mme Belisle.

De même, parmi les élèves de CM2 qui possédaient un niveau égal ou supérieur au niveau attendu, le taux est passé de 56 % à peine en 2012 à presque 68 % en 2015. L’évaluation a également révélé qu’à l’échelle de la région, en 2015, les filles obtenaient de meilleurs résultats en lecture, en écriture et en calcul que les garçons.

La CPS invite les parties prenantes du secteur éducatif à se pencher sur les éléments factuels et les tendances qui se dégagent de l’évaluation PILNA pour la période située entre 2012 et 2015, tant à l’échelon régional que national, et à envisager des stratégies d’intervention pour les élèves en difficulté, notamment pour ce qui est de la lecture et de l’écriture.

L’évaluation PILNA de 2015 met en lumière tout l’intérêt d’améliorer les acquis d’apprentissage, notamment ceux touchant aux compétences élémentaires en lecture, en écriture et en calcul, qui doivent rester un objectif partagé par l’ensemble des États et Territoires insulaires océaniens, et plus particulièrement les ministres et les ministères de l’Éducation, ainsi que par les partenaires du développement.

Et Mme Belisle d’ajouter : « connaître le niveau de nos enfants nous permettra tout simplement d’améliorer le niveau en lecture, en écriture et en calcul à l’échelle de la région ».

En 2018, la CPS mènera une nouvelle évaluation PILNA par le biais de l’EQAP dans 15 pays de la région.

En résumé

  • Plus de 45 000 élèves de CE2 et CM2 de quelque 700 établissements scolaires répartis dans 13 pays océaniens ont passé les épreuves de la PILNA en 2015, ce qui en fait la plus vaste évaluation des acquis d’apprentissage jamais effectuée dans notre région.
  • L’évaluation prend la forme de deux épreuves et d’un questionnaire.
  • L’évaluation est menée au bout d’une préparation de deux ans.
  • Actuellement, l’évaluation est le fruit d’une collaboration entre la CPS et 15 pays de la région.
  • La préparation s’articule autour d’ateliers auxquels participent des experts en écriture, en lecture et en calcul venus des pays qui préparent les épreuves et le questionnaire. Les experts s’assurent que les sujets abordés sont déjà connus des élèves des différents pays. L’épreuve est d’abord mise à l’essai dans les écoles de certains pays avant d’être lancée dans le reste de la région.
  • Les écoles ont deux semaines pour faire passer ces épreuves d’une heure, à raison d’une épreuve par jour.
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