Protéger nos océans et leurs ressources

Nouméa

Sélection par taille de thons au débarquement. Photo: Francisco Blaha

« Au cours des cinquante dernières années, la Division pêche, aquaculture et écosystemes marins a contribué à nettement renforcer l’emploi dans le secteur de la pêche thonière. »

Une même assiette de sashimi vendue 300 dollars des États-Unis (É.-U.) dans un restaurant haut de gamme au Japon peut
permettre à des familles et des communautés entières vivant à des milliers de kilomètres de là, dans des pays éloignés du Pacifique, d’avoir de quoi manger. Elle peut également se traduire par de meilleures infrastructures, de meilleures écoles pour nos enfants et de meilleurs centres de santé pour nos populations.

Les thonidés, ressource maîtresse des océans, apportent désormais leur pierre à l’édifice de l’économie mondiale et sont devenus la principale source de recettes publiques pour de nombreux pays océaniens. Pour des pays comme Kiribati et Tuvalu, les moyens d’existence des populations reposent sur les recettes tirées de l’une des plus précieuses ressources de l’océan.

En 2016, une enquête relative à la pêche dans les économies des pays océaniens (Fisheries in the economies of Pacific Island countries and territories) a été réalisée à la demande de la Communauté du Pacifi que (CPS) et du Gouvernement australien. Cette étude a été la première à évaluer avec précision la valeur du secteur des thonidés, que l’on estime à 3,2 milliards de dollars É.-U. dans la région.

Pendant des dizaines d’années, les recettes tirées des produits thoniers ont profité aux pays étrangers dont les flottilles pêchaient dans les eaux océaniennes et repartaient en embarquant leur butin, sans que les bénéfices ne profitent vraiment aux Océaniens. Toutefois, force est de constater que la situation a évolué ces cinquante dernières années, ce qui n’aurait pas été possible sans la prise de mesures au plus haut niveau. En eff et, il était primordial de mobiliser la classe politique en vue de protéger les stocks de thonidés dans le Pacifique et d’asseoir, ainsi, la collaboration et la coopération à l’échelon régional. Il est
important de noter que la CPS a joué un rôle de premier plan dans ce processus.

La CPS fournit des conseils sur l’exploitation durable et la gestion adéquate des stocks de thonidés à ses 22 États et Territoires insulaires océaniens membres. Ces conseils sont également partagés avec d’autres organisations partenaires, telles que l’Agence des pêches du Forum (FFA), qui oeuvre aux côtés de ses pays membres sur des projets ayant trait à la pêche. Les thonidés représentent une source primordiale de recettes publiques pour de nombreux pays océaniens. En 2015, les pays insulaires océaniens ont engrangé, à eux tous, environ 450 millions de dollars É.-U. grâce à l’octroi de permis de pêche autorisant des thoniers étrangers à pêcher dans leurs eaux territoriales.

Au fi l des années, la CPS a oeuvré aux côtés de ses membres, des bailleurs et des partenaires en vue d’améliorer la gestion de vastes et complexes pêcheries, et notamment le maintien, le suivi et l’évaluation des stocks thoniers. Ces activités ont pu voir le jour grâce à la collecte de toutes les informations dont disposaient les autorités nationales et les flottilles de pêche commerciale sur les opérations de pêche menées dans la région. Les fl ottilles japonaises se joignent désormais à la Corée, à la Chine, aux États-Unis et à de nombreux autres pays qui ont déjà fourni toutes les données nécessaires à la CPS, à la FFA et aux organismes publics compétents pour assurer le suivi et l’évaluation de l’ensemble des activités de pêche menées dans le Pacifique.

La Division pêche, aquaculture et écosystèmes marins de la CPS participe également avec les pays membres et les communautés concernées à des projets d’investissement pérennes visant à appuyer la création d’emplois dans l’ensemble de la région.

Au cours des cinquante dernières années, la Division a contribué à nettement renforcer l’emploi dans le secteur de la pêche thonière – d’environ 13 500 emplois en 2011 à plus de 22 000 en 2015. Des usines de transformation des produits thoniers et des conserveries ont ainsi été construites à terre, et les investissements étrangers ont été encouragés dans le but de créer de nouvelles industries thonières ou de renforcer et d’étendre les filières qui existaient déjà. Les investissements publics dans les flottilles de pêche et les coentreprises associant des sociétés privées ont également contribué à augmenter le nombre d’emplois au sein du secteur thonier.

« Le travail de la Division a permis d’avoir accès à des informations actualisées sur l’impact qu’ont les pêcheries. Ce sont des données cruciales pour les pouvoirs publics et les communautés concernées qui peuvent ainsi prendre des décisions éclairées en matière de gestion du secteur. La Division a depuis lors fixé des normes internationales en ce qui concerne le suivi et l’évaluation des stocks de thonidés dans le Pacifi que », a indiqué Moses Amos, Directeur de la Division pêche, aquaculture et écosystèmes marins.

Au mois de juillet 2016, les Îles Salomon ont obtenu la certifi cation du Marine Stewardship Council (MSC) grâce au soutien de la CPS. Cette certifi cation reconnaît que la pêcherie salomonaise demeurera soumise à un régime de gestion garant de la santé des stocks, de la réduction des impacts sur l’environnement et de l’instauration d’une gestion vertueuse dans le cadre du dispositif réglementaire applicable à la pêcherie. Les pêcheries certifiées se trouvent en bonne posture pour répondre à
la demande croissante de thon certifié « pêche durable ».

Et M. Amos d’ajouter : « Il est important pour toutes les nations du Pacifi que de savoir quelle est la quantité de thonidés qui vivent dans leurs eaux et traversent leurs frontières maritimes. Sans ces informations, les navires étrangers continueront de profiter de la situation, et nos populations demeureront les laissées-pour-compte de la croissance économique et du développement ».

La CPS continue d’oeuvrer aux côtés de ses membres et partenaires en soutenant le suivi des opérations de pêche thonière menées par des navires étrangers et locaux dans les eaux du Pacifique. À long terme, ces efforts fourniront des informations précieuses sur l’état, la résilience et la capacité des stocks de thonidés régionaux.

"Mr Moses Amos", "Directeur de la Division pêche, aquaculture et écosystèmes marins, CPS" url="http://www.spc.int/fame/fr"

« Le travail de la Division a permis d’avoir accès à des informations actualisées sur l’impact qu’ont les pêcheries. Ce sont des données cruciales pour les pouvoirs publics et les communautés concernées qui peuvent ainsi prendre des décisions éclairées en matière de gestion du secteur. La Division a depuis lors fixé des normes internationales en ce qui concerne le suivi et l’évaluation des stocks de thonidés dans le Pacifique. »

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