Prise de décision fondée sur des données : la clé de l’avenir

Nouméa

Il vous est sûrement arrivé, au détour d’une conversation, d’avoir à défendre votre point de vue sur « ce qui coince vraiment ». La discussion portait peut-être sur les améliorations à apporter à certaines politiques ou sur les problèmes à résoudre ? Avez-vous déjà ressenti le besoin de faire part de vos idées à quiconque serait disposé à vous écouter ? Avez-vous déjà subi les bavardages incessants d’un collègue répétant en boucle ce que TOUT LE MONDE pense sur le dernier sujet à la mode ?

TOUT LE MONDE : nous invoquons tous cette mystérieuse entité pour donner plus de poids à nos arguments. Tout le monde pense la même chose. Tout le monde a été déçu. Tout le monde me regarde et je ne sais plus où me mettre. Pourtant, cette formule galvaudée n’est jamais qu’une exagération, voire une généralisation hâtive, qui consiste à donner une valeur universelle à un postulat fondé sur une ou deux références anecdotiques.

La prise de décision peut être une tâche insurmontable quand on n’est pas sûr de disposer de données probantes ou quand on n’a d’autre choix que de s’en remettre à son intuition ou à ce que pense cet insaisissable « tout le monde », qu’il s’agisse de faire des choix personnels ou de prendre une décision concernant d’autres personnes. À l’inverse, la prise de décisions éclairées fondées sur de solides bases factuelles est garante de l’obtention de résultats positifs dans le court et le long termes, quelle que soit l’option retenue. S’il n’est pas question pour moi de minimiser l’importance du dilemme cornélien auquel vous êtes peut-être confronté à l’heure du choix de votre repas de midi, je voudrais tout de même attirer votre attention sur des décisions qui ne sont pas sans incidence sur la vie de nos enfants. Je veux parler des décisions qui concernent l’éducation.

La Communauté du Pacifique est consciente de la nécessité de prendre des décisions éclairées dès lors que la qualité de l’éducation dispensée aux jeunes Océaniens est en jeu. Dans le cadre de son Programme pour l’évaluation et la qualité de l’enseignement, elle a déjà organisé de multiples ateliers, entretiens, enquêtes et formations sur les données pour la prise de décision avec, en point d’orgue, la tenue, cette semaine, aux Fidji, d’un sommet régional sur les données relatives à l’éducation.

À l’évidence, l’élaboration et la planification des politiques éducatives ne peuvent s’envisager sans informations de qualité, disponibles en temps utile, sur la qualité de l’enseignement proposé dans la région. Pour autant, les moyens investis dans la collecte d’informations n’ont de sens que si les informations recueillies sont effectivement utilisées par les décideurs, et notamment par les services chargés de la conception et de la gestion des politiques. Dans ce contexte, les efforts visant à améliorer les systèmes d’information pour la gestion de l’éducation (SIGE) doivent porter à la fois sur la collecte et l’analyse de données et sur la bonne utilisation des informations recueillies.

Les SIGE des ministères de l’Éducation des pays insulaires océaniens jouent à cet égard un rôle primordial. Le renforcement des mécanismes décisionnels relatifs à l’élaboration et à la planification des politiques éducatives passe nécessairement par la collecte de données permettant de recenser les domaines dans lesquels les besoins sont les plus grands, de définir à quel moment les programmes doivent être mis en œuvre et d’en évaluer l’impact.

Le sommet régional a pour objet de contribuer à mieux cerner les principaux enjeux éducatifs liés au développement, de promouvoir l’échange de pratiques probantes à l’échelle régionale et d’examiner les moyens qui permettront aux pays insulaires océaniens de faire un meilleur usage des données et des informations sur l’éducation dont ils disposent.

EN RÉSUMÉ

Quand : 13 – 17 novembre 2017

Où : Warwick (Fidji)

Objectifs : 1. Analyser les besoins en information sur l’éducation ainsi que l’utilisation qui pourrait en être faite aux niveaux national et régional. 2. Mettre en place un réseau régional d’information sur l’éducation et le doter de moyens renforcés. 3. Recenser et partager les pratiques les plus probantes et les enseignements qui se dégagent de la gestion et de l’utilisation des données institutionnelles, en vue d’améliorer l’éducation dans la région.

Pays représentés : Îles Cook, Fidji, Kiribati, Îles Marshall, États fédérés de Micronésie, Nauru, Niue, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles Salomon, Samoa, Tokelau, Tonga, Tuvalu et Vanuatu.

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