Grande première en Océanie et à la CPS : récolte de fruit à pain sur des arbres issus de cultures tissulaires

Suva

Fruit d’un arbre à pain (variété ma’afala des Samoa) issu de cultures tissulaires et mis en culture dans la banque de gènes de terrain du CePaCT de la CPS

Pour la toute première fois, les scientifiques du Secrétariat général de la Communauté du Pacifique (CPS) à Suva (Fidji) ont récolté les fruits d’arbres à pain ayant commencé leur vie dans des tubes à essais.

Une dégustation des différentes variétés de fruits ainsi obtenus a ensuite été réalisée par les scientifiques du Centre d’étude des cultures et des arbres du Pacifique (CePaCT) de la CPS, afin de déterminer leurs variétés préférées. Ce sont les fruits sucrés et à la texture légèrement gluante qui ont remporté le plus de suffrages.

Valerie Saena-Tuia, Coordonnatrice du groupe ressources génétiques au CePaCT, estime que cette grande première va contribuer aux efforts déployés par ailleurs pour renforcer la sécurité alimentaire de l’Océanie.

« Il s’est écoulé environ trois ans avant que les cultures tissulaires ne donnent un arbre capable de produire des fruits, puis trois mois entre la floraison et la récolte, » explique-t-elle.

« Les arbres issus de drageons ont également mis au moins trois ans avant de produire des fruits consommables », ajoute-t-elle.

« Nous sommes très satisfaits de disposer enfin d’informations plus complètes sur le temps nécessaire à la fructification, en particulier chez les arbres produits à partir de cultures tissulaires. Toutefois, il nous reste encore beaucoup à apprendre, notamment sur la période de l’année où certaines variétés donnent des fruits. Nous voulons également savoir quelles sont les variétés qui produisent des fruits tout au long de l’année, et celles qui résistent bien aux maladies, à la sécheresse ou à la chaleur », précise Mme Saena-Tuia.

Les pays océaniens sont demandeurs de variétés d’arbres à pain produisant des fruits toute l’année, afin d’assurer un approvisionnement continu, ce qui est fondamental pour la sécurité alimentaire, ainsi que pour les agriculteurs commerciaux et les activités dépendant du fruit à pain.

Depuis Suva, le CePaCT distribue aux pays de la région, dans des sacs stériles, de jeunes plants ou spécimens d’arbre à pain, ainsi que de nombreux autres végétaux.

Au laboratoire, les cultures tissulaires sont maintenues dans un environnement très contrôlé, aussi bien à des fins de conservation que dans un objectif de multiplication à grande échelle, et pour répondre à la demande en matériel végétal des pays océaniens et des partenaires du développement, notamment dans le cadre de projets de renforcement de la sécurité alimentaire.

« Quand nous envoyons des plantules à d’autres pays océaniens, nous devons veiller à ce que les cultures tissulaires soient exemptes de maladie ou de virus et nous devons informer les pays du délai qui va s’écouler entre la mise en culture et la fructification. Tout dépend de la variété, des pratiques de gestion, du site de mise en culture et des conditions environnementales », explique Mme Saena-Tuia.

Le CePaCT a déjà distribué du fruit à pain à plusieurs pays océaniens (Fidji, États fédérés de Micronésie, Nauru, Palau, Samoa américaines, Tokelau, Tonga et Îles Marshall) dans le respect des conditions prévues par le Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture de la FAO.

Le fruit à pain a été cultivé pour la première fois au laboratoire en 2005, dans le cadre d’un protocole élaboré par le CePaCT. Les résultats de cette expérience ont été présentés et publiés à l’occasion du premier Colloque international sur l’arbre à pain, organisé à Nadi par la CPS en 2007.

L’amélioration du protocole relatif à l’arbre à pain, grâce à l’utilisation d’un bioréacteur, permet désormais d’obtenir en trois mois environ des plantules prêtes à être repiquées. Les travaux y afférents ont été présentés lors de la Conférence internationale sur l’horticulture, qui s’est tenue l’an dernier à Brisbane (Australie).

Le CePaCT détient une collection régionale d’arbres à pain, dans le cadre du projet international de régénération des collections végétales financé par le Fonds fiduciaire mondial pour la diversité des cultures, ainsi qu’une banque de gènes de terrain à des fins de recherche, agréée par les autorités phytosanitaires fidjiennes (BAF). Cette banque de gènes est composée aussi bien de drageons que de cultures tissulaires.

Avec le soutien du projet de promotion de l’arbre à pain en Océanie, mis en œuvre à titre expérimental aux Fidji dans le cadre du Projet océanien de recherche agroalimentaire pour le développement (PARDI), financé par le Centre australien pour la recherche agricole internationale (ACIAR), la CPS travaille en collaboration étroite avec Koko Siga Pacific (bureau d’études spécialisé dans l’agro-industrie basé aux Fidji), le ministère fidjien de l’agriculture, BAF et Nature’s Way, en vue d’évaluer les différents types de matériel végétal de l’arbre à pain et de comparer les cultures tissulaires, les drageons et les marcottes.

Les fruits à pain ainsi obtenus font actuellement l’objet d’une évaluation aux fins de différents projets mis en œuvre par la CPS : Projet océanien de recherche agroalimentaire pour le développement (PARDI), financé par le Centre australien pour la recherche agricole internationale (ACIAR), Programme d’aide néo-zélandais, Alliance mondiale contre le changement climatique de l’Union européenne, Initiative internationale pour l’adaptation au changement climatique, conduite par l’Australie, partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture et Programme des Nations Unies pour le développement. Ces projets portent sur la sécurité alimentaire, l’agro-industrie et le renforcement de la résilience face au changement climatique.

Pour tout complément d’information, veuillez contacter : Valerie S. Tuia, Coordonnatrice du groupe ressources génétiques, Division ressources terrestres de la CPS [email protected],

ou Arshni Shandil, Technicienne de recherche, [email protected],

ou le service d’assistance de la Division ressources terrestres [email protected]

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Australian Centre for International Agricultural Research (ACIAR)
Centre for Pacific Crops and Trees (CePaCT)
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