Le Pacifique donne un coup de pouce aux femmes du secteur maritime

Nuku’Alofa

maritime-conferenceL’Association des Océaniennes du secteur maritime (PacWIMA), qui vient de trouver un second souffle, plaidera désormais en faveur de l’autonomisation des Océaniennes et de leur insertion professionnelle dans le secteur maritime.

C’est l’une des décisions prises la semaine dernière à l’occasion d’une conférence qui a rassemblé, aux Tonga, les parties prenantes du secteur maritime régional. L’objectif de la réunion était de stimuler les débats et d’échanger des idées sur le thème suivant : comment reconnaître la contribution économique et le rôle moteur des femmes dans le secteur.

Organisée par l’Organisation maritime internationale (OMI) et la Communauté du Pacifique (CPS), la conférence a permis aux représentants des États et Territoires insulaires océaniens de proposer des solutions concrètes afin de mieux mettre en avant la participation des femmes au secteur maritime, que ce soit par le biais de stratégies de maillage, de plaidoyer ou de sensibilisation.

Les participants ont adopté une résolution et un plan de travail pour les trois prochaines années et sont convenus de plaider, dans leurs pays respectifs, pour l’adoption et la promotion de politiques et de règlements favorisant l’accès des femmes à la formation maritime et aux métiers de la marine marchande.

« Il était temps qu’une conférence de cette envergure s’intéresse au rôle joué par les femmes dans le développement durable. Le thème de la conférence laisse augurer un bel avenir pour les Océaniennes travaillant dans le secteur maritime et nous engage à saisir l’occasion qui nous est donnée, car nous devons aller de l’avant ; ici, tout échec est exclu », a affirmé la directrice générale du ministère de l’Intérieur tongien, Mme Ana Bing Fonua.

« Il faut fédérer les femmes de métier de l’industrie maritime tant au niveau du secteur que de ses sous-branches », a ajouté Mme Fonua.

Les femmes ne représentent que 2 % du vivier mondial des gens de mer et sont pour la plupart cantonnées à la branche des ferries et croisières, où la rémunération et la protection de l’emploi sont parmi les plus précaires du secteur maritime.

D’après les chiffres disponibles, les femmes sont de plus en plus nombreuses à choisir les métiers de la mer pour s’assurer que passagers et marchandises sont transportés en toute sécurité.

Pourtant, souvent, la contribution des femmes n’est ni reconnue, ni estimée à sa juste valeur. Le secteur doit renverser cette perception et, pour relever ce défi immédiat, des efforts sont déjà déployés à l’échelle mondiale et régionale.

« Il faut favoriser l’entrée des femmes dans le secteur maritime si l’on veut qu’il prospère. Depuis plus de 25 ans, l’OMI s’emploie non seulement à appuyer l’accès des femmes aux métiers de la mer, mais aussi à réformer le secteur pour améliorer la condition des femmes », a déclaré la directrice adjointe de la Division de la coopération technique de l’OMI, Mme Pamela Tansey.

« Ce débat tombe à point nommé et est extrêmement prometteur. C’est exactement ce qu’il nous faut pour que l’attention se polarise durablement sur ce thème, dans les pays et sur la scène régionale, afin qu’ensemble, nous puissions transformer le secteur maritime et tendre vers plus d’inclusivité et d’équilibre entre hommes et femmes », a-t-elle ajouté.

La conférence a mis en lumière l’importance d’une approche coordonnée si l’on veut que les femmes restent dans le maritime et soient tenues informées des perspectives et des enjeux nouveaux.

« Cette action de la région Pacifique intervient à point nommé ; en écho à l’objectif de développement durable n° 5, elle stimule les discussions stratégiques sur la participation pleine et entière des femmes et, dans le cas présent, sur l’insertion professionnelle de ces dernières dans le secteur maritime », a expliqué Thierry Nervale, Directeur adjoint en charge des transports à la CPS.

« Surtout, le thème de la réunion vient appuyer les efforts engagés au niveau régional par la Communauté du Pacifique pour promouvoir la condition féminine par l’autonomisation économique », a-t-il précisé.

Des femmes de la région Pacifique employées dans les affaires maritimes, l’enseignement et la formation maritimes, la protection du milieu marin, les infrastructures portuaires, les pêches et l’étude du genre ont assisté à cette réunion régionale, aux côtés d’une poignée d’hommes issus de la fonction publique et du secteur privé.

La conférence s’est achevée vendredi à Nuku’alofa.

Contacts médias
Samantha Naidu, Adjointe chargée de l'information et de la recherche à la CPS, [email protected] ou +679 337 9258
Ore Toua, Conseiller en formation maritime de la CPS, [email protected] ou +679 337 9254

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