Améliorer l’accès et la participation des femmes aux secteurs du transport maritime et de l’énergie

Nouméa

Conférence régionale destinée aux femmes océaniennes travaillant dans le domaine maritime (organisée par la CPS et l’OMI en avril 2016).

Si les femmes sont de plus en plus nombreuses à se tourner vers les métiers de la mer, leur contribution n’est généralement ni reconnue ni estimée à sa juste valeur, et elles continuent de se heurter à des obstacles qui entravent leur accès au secteur. La région du Pacifique va devoir s’employer sans tarder à trouver des solutions pour corriger cette situation.

Les femmes ne représentent que 2 % du vivier mondial de gens de mer. Elles travaillent pour la plupart dans le secteur du transport en ferry et des bateaux de croisière, où la rémunération et la protection de l’emploi sont parmi les plus précaires du secteur maritime. En avril 2016, la Communauté du Pacifique (CPS), en collaboration avec l’Organisation maritime internationale (OMI), a organisé une conférence régionale destinée aux femmes océaniennes travaillant dans le domaine maritime.

Y ont participé des femmes employées dans les secteurs des affaires maritimes, de l’enseignement et de la formation maritimes, de la protection du milieu marin, des infrastructures portuaires et des pêches ou pour des organisations non gouvernementales, aux côtés de quelques hommes issus de la fonction publique et du secteur privé.

À l’issue de la conférence, tenue à Nuku’alofa (Tonga), il a été décidé de rétablir l’Association des Océaniennes du secteur maritime (PacWIMA), seule entité régionale ayant pour mandat d’aider les femmes qui travaillent dans ce secteur.

« Il était temps qu’une conférence de cette importance s’empare de la question et mette en lumière le rôle des femmes dans le développement durable », déclare Ana Bing Fonua, Directrice de cabinet du ministère de l’Intérieur des Tonga.

« Il faut constituer une communauté de femmes justifiant d’une grande expérience des métiers de la mer, tant au niveau du secteur que de ses différentes branches », ajoute Mme  Fonua.

Depuis la conférence des Tonga, le soutien et la dynamique en faveur des femmes du secteur maritime s’amplifient dans toute la région. La Papouasie-Nouvelle-Guinée, où une Association nationale des femmes du secteur maritime a été créée en 2007, est intervenue, en collaboration avec la CPS et la PacWIMA, à l’appui de la création de l’Association fidjienne des femmes du secteur maritime (FijiWIMA), qui a vu le jour en septembre 2016. La CPS, avec le concours de la PacWIMA, a apporté son aide aux Îles Cook, aux Îles Salomon, aux Tonga et à Vanuatu, qui souhaitent également créer des associations nationales. Elle a notamment mis à la disposition de ces pays un modèle de document dont ils pourront s’inspirer pour établir les statuts de leurs associations nationales, ainsi qu’une synthèse des enseignements tirés des activités de la FijiWIMA.

La CPS et la PacWIMA restent résolues à œuvrer pour une plus large participation des femmes aux activités du secteur maritime. Elles s’emploieront notamment à appuyer la mise en œuvre d’une stratégie régionale, afin que la situation des femmes puisse évoluer dans le sens souhaité.

La CPS s’attache par ailleurs à améliorer l’accès des femmes à l’énergie et à l’éclairage et à les former à la gestion d’entreprise dans le cadre de son projet « Melanesian Million Miracle » (M3P). Le projet a déjà permis d’améliorer l’accès des femmes du village de Port-Résolution (Vanuatu) à l’énergie et à l’éclairage, grâce à la distribution de 100 lanternes solaires Pico qui peuvent être rechargées dans une station de rechargement communautaire.

La CPS a également aidé l’association locale des femmes à définir un modèle d’entreprise durable lui permettant d’assurer dans de bonnes conditions la gestion, l’exploitation et la maintenance du système.

Selon Allan Mua Illingworth, Conseiller en suivi-évaluation à la CPS, 41 femmes ont déjà pu suivre une formation de base à la tenue de livres comptables et à l’exploitation de stations de rechargement solaires, ce qui a contribué à fédérer les femmes autour du débat sur les énergies renouvelables.

« Les lampes solaires éclairent très bien et fonctionnent plus longtemps. Elles ont fait la preuve de leur utilité, en permettant aux femmes d’effectuer leurs tâches ménagères, comme la cuisine ou la couture, et aux enfants de faire leurs devoirs le soir. Les femmes de ces associations entretiennent avec soin les lanternes et les conservent chez elles », explique M. Illingworth.

La CPS est déterminée à poursuivre son action en faveur de l’accès et de la participation des femmes aux secteurs du transport maritime et de l’énergie, conformément à l’Objectif de développement durable no 5 – Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles.

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