Combattre le harcèlement sexuel est l’affaire de tous

Suva

16 jours de mobilisation contre les violences faites aux femmes

Le risque de harcèlement sexuel existe partout : aucun métier, aucun secteur, aucun pays n’est épargné. Garantir à tous un cadre de travail sûr et respectueux est la responsabilité aussi bien du gouvernement que des employeurs.

En effet, il incombe à l’État de légiférer sur la question et de prendre les dispositions nécessaires pour que la loi soit appliquée dans la fonction publique et le secteur privé. C’est aussi la responsabilité de l’État d’informer les citoyens sur le fait qu’ils ont des droits et qu’une loi sur le harcèlement sexuel existe.

De leur côté, les organisations syndicales et patronales doivent prendre l’initiative d’engager un dialogue avec les pouvoirs publics pour contribuer à faire changer les choses, sensibiliser leurs propres adhérents et proposer un soutien aux victimes de harcèlement sexuel.

C’est à l’employeur de prendre les mesures nécessaires pour prévenir le harcèlement sexuel sur le lieu de travail et s’assurer que ses équipes disposent des informations et du soutien nécessaires pour surmonter les obstacles.

Le saviez-vous ?

Le harcèlement sexuel est une forme de discrimination à l’égard des femmes.
La plupart des pays insulaires océaniens ont ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. À ce titre, ils se sont engagés à adopter des lois permettant de protéger les femmes et les filles contre la discrimination et peuvent, dans ce contexte, adopter des textes visant le harcèlement sexuel.

Le harcèlement sexuel est clairement une forme de violence dirigée contre les femmes et les filles.
En 2012, les chefs d’État et de gouvernement des pays insulaires océaniens ont adopté la Déclaration pour l’égalité hommes-femmes dans le Pacifique, dans laquelle ils s’engagent à mettre fin aux violences faites aux femmes. L’adoption de lois et de politiques contre le harcèlement sexuel s’inscrirait dans la droite ligne de cet engagement.

Que pouvons-nous faire ?

Le gouvernement doit faire adopter une loi sur le harcèlement sexuel. Une telle loi permet non seulement de protéger les victimes et de leur donner des outils pour faire valoir leurs droits, mais elle envoie aussi un signal fort sur le caractère illégal du harcèlement sexuel.

Chaque employeur se doit d’adopter des politiques et des directives contre le harcèlement sexuel. Même dans les pays où aucune loi contre le harcèlement sexuel n’existe, chaque employeur doit adopter une politique claire de tolérance zéro à l’égard du harcèlement sexuel, qui précise les conséquences auxquelles s’exposent les personnes qui ont des comportements déplacés sur le lieu de travail.

Développer les compétences pour lutter contre le harcèlement sexuel au travail. Les responsables à tous les niveaux, et en particulier aux ressources humaines, doivent être formés et disposer de directives sur les mesures à prendre pour prévenir le harcèlement sexuel et gérer les affaires de harcèlement sexuel.

Sensibiliser. Légiférer ou adopter des politiques ne suffit pas. Il faut que chacun sache ce que ces instruments renferment et ce qui constitue des faits de harcèlement sexuel. Le gouvernement peut lancer une campagne d’information du public, tandis que les chefs d’entreprise devraient organiser régulièrement des séances d’information sur le harcèlement sexuel et le contenu de leur politique anti-harcèlement. Enfin, les organisations syndicales et patronales partagent une même responsabilité : sensibiliser leurs adhérents.

Garder une trace écrite des faits de harcèlement sexuel. Certains prétendent que les faits de harcèlement sexuel sont rares, qu’ils ne concernent que certains secteurs ou qu’une poignée de femmes, et que le phénomène n’est pas si important que ça. Or, ces croyances pèsent sur les femmes victimes de harcèlement sexuel, car elles se sentent isolées, voire coupables, et ont tendance à tout garder pour elles. La réalité est pourtant tout autre : le harcèlement sexuel est répandu et a d’importantes conséquences sur les personnes et le milieu du travail. Il faut rassembler des informations attestant les faits de harcèlement sexuel pour porter cette réalité devant les pouvoirs publics et les employeurs et appuyer l’adoption des lois et des politiques qui s’imposent.

Enregistrer les affaires de harcèlement sexuel. Il est primordial de protéger l’identité des victimes de harcèlement sexuel. Cela dit, il est aussi important que chaque employeur tienne un registre des faits de harcèlement sexuel au travail, où l’on trouvera le nombre d’incidents signalés et la suite donnée. Ces informations sont importantes, dans la mesure où elles permettent de mesurer l’efficacité d’une politique. On gardera ici à l’esprit que le fait que les gens portent plainte peut être un indicateur de réussite d’une politique, car cela montre que les salariés ont connaissance de la politique et qu’ils ne tolèrent pas les comportements en cause. Il est aussi essentiel de garder une trace écrite de la suite donnée à chaque incident afin que les employés sachent que l’employeur prend ces faits très au sérieux et peut prendre des mesures pour que ça cesse.

0

Auteur(s)

16 Days of Activism against Gender-Based Violence Campaign (2017)
16 Days of Activism against Gender-Based Violence Campaign (2017)
16 Days of Activism
Activism against Gender-Based Violence
social development
violence against women
16 Days of Activism
social development
Activism against Gender-Based Violence
domestic violence