"Nous sommes censés accepter ces comportements, parce qu’ils seraient normaux"

Suva

Le harcèlement sexuel : des femmes racontent

Le harcèlement sexuel : des femmes racontent

J’ai 24ans et je suis une femme transgenre. Serveuse dans un grand hôtel, je m’occupe des clients soit au restaurant, soit au bar, où je leur sers boissons et nourriture. J’aime mon travail: je rencontre des gens venus des quatre coins du monde et je découvre à travers eux des endroits que j’aimerais visiter un jour.

Quand j’ai commencé ma transition il y a quatre ans, j’ai vu l’attitude des gens changer. Les injures ont commencé à pleuvoir et pleuvent encore aujourd’hui. Ça vient surtout des hommes, mais parfois aussi des femmes.

Pour certains, c’est normal de traiter les personnes comme moi de cette façon. De nous lancer des insultes, de se moquer de nous et de nous maltraiter. Ils rient et font des blagues entre eux sans se rendre compte que leur comportement nous touche. Ils ne le voient pas, mais ce qu’ils font, c’est du harcèlement sexuel et ce n’est pas acceptable.

À l’hôtel, je préfère travailler au restaurant. Pourquoi? Parce que les clients se comportent correctement avec moi. Quand je dois servir au bar, je suis très stressée, car je dois forcément gérer des hommes ivres.

Je ne compte plus les fois où on m’a pelotée, ni celles où j’ai dû repousser des avances sexuelles à la fermeture du bar. J’essaie de rester professionnelle, mais, parfois, les hommes deviennent agressifs. Une fois, un collègue a dû intervenir, mais l’homme est reparti comme si de rien n’était.

Quand j’ai signalé l’incident à mon supérieur, il m’a dit: «Ah, tu sais, les hommes ne changent pas!». Nous sommes donc censés accepter ces comportements, parce qu’ils seraient normaux. Tant que je veux garder mon travail, je dois me taire. Je ne veux pas faire d’histoires.

Le harcèlement sexuel, ce n’est pas une blague. Les femmes transgenres comme moi y sont confrontées quasiment tous les jours et c’est très difficile à vivre au quotidien. Nous avons du mal à trouver du travail. Alors, nous sommes nombreuses à choisir de nous taire et à subir en silence. Mais le harcèlement n’en est pas pour autant acceptable; ça doit cesser!

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16 Days of Activism against Gender-Based Violence Campaign (2017)
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