Pour mieux comprendre les comportements alimentaires des oiseaux marins et les écosystèmes du grand large

Nouméa

La restitution du projet BIOPELAGOS se déroule le 28 et 31 mai 2019 à Wallis et Futuna. Deux séances auront lieu respectivement le 28 mai au Fale de la République et le 31 mai au service des pêches. Ce projet de la CPS, de l’IRD et du CNRS vise à étudier la biodiversité marine du large, qui reste méconnue. Les travaux ont porté sur la chaine alimentaire marine, des premiers maillons (phytoplancton, zooplancton au micronecton) jusqu’aux grands prédateurs du large (thons et oiseaux marins). Plus largement, il s’agit d’identifier les zones les plus productives de l’océan afin de pouvoir émettre des recommandations aux pays concernés par l’étude, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna.

« Tout commence par l’analyse des caractéristiques physiques de l’eau», explique Christophe Menkès, océanographe de l’IRD. En océanographie physique, l’échantillonnage a consisté en la caractérisation de la physique de l’océan (température et salinité de l’eau de mer, en surface et le long d’un profil vertical de 0 à 600m de profondeur), la chimie (étude des sels nutritifs tels que les nitrates et les phosphates en profil vertical 0–600m). Le projet BIOPELAGOS a ainsi permis de mettre en évidence « une situation contrastée entre les zones de Nouvelle-Calédonie et celles de Wallis et Futuna », décrit le chercheur. Bien qu’une seule campagne en mer n’ait pu être menée à Wallis et Futuna en raison de conditions météorologiques difficiles, elle a permis d’établir que la structure physique des eaux au large de ce territoire était moins propice à la vie marine qu’au large de la Nouvelle-Calédonie. D’autres études ciblant les monts sous-marins de Wallis et Futuna sont néanmoins envisagées ultérieurement car ces zones semblent plus favorables à la production primaire, c’est-à-dire la prolifération des organismes constituant les premiers maillons de la chaine alimentaire marine.

Une chaine alimentaire diversifiée

« La chaine alimentaire marine est très vaste, souligne Valérie Allain, spécialiste de la CPS, elle inclut le phytoplancton, le zooplancton et le micronecton ». Ses travaux ont porté plus particulièrement sur les organismes qui composent le micronecton : des poissons, des crustacés et des calamars d’une taille allant de 2 à 20 cm. Pour cela, les scientifiques ont utilisé divers instruments de mesure (échosondeurs, sondes, etc.) et des dispositifs de prélèvement (bouteilles d’eau, filet à zooplancton, chalut à micronecton).

Résultats : pour la Nouvelle-Calédonie, environ 90.000 spécimens ont été collectés au cours des six campagnes océanographiques à bord de l’Alis, navire océanographique de l’IRD, soit près de 290 espèces de micronecton : 172 espèces de poissons, 58 espèces de crustacés et 48 espèces de céphalopodes, principalement des calamars. Pour Wallis et Futuna, une seule campagne n’ayant pu être conduite, l’équipe du projet BIOPELAGOS a collecté 2600 spécimens, qui se répartissent en 50 espèces de poissons, 25 espèces de crustacés et 6 espèces de céphalopodes.

Les oiseaux, grands prédateurs du large

Vaste, désertique et pourtant plein de vie marine : le parc marin de la Mer de Corail, la plus grande aire marine protégée française avec ses 1,3 millions de km², est parcouru par des oiseaux marins dont les zones d’alimentation restent méconnues, alors qu’elles pourraient s’avérer essentielles à protéger pour préserver la biodiversité marine océanique. C’est un des axes de recherche du projet BIOPELAGOS. « Nous avons particulièrement travaillé sur deux espèces : le puffin Fouquet et le pétrel de Tahiti », précise Eric Vidal, écologue de l’IRD. Le puffin Fouquet est une espèce très abondante en Nouvelle-Calédonie où la moitié de la population mondiale vient s’y reproduire. Les travaux ont montré que la distribution de ces oiseaux marins couvre toute la zone économique exclusive de la Nouvelle-Calédonie. A l’inverse, le pétrel de Tahiti fait partie des espèces très rare, très méconnue et menacée. Grâce à des balises GPS posées sur ces oiseaux capturés lors de leur retour au nid, les scientifiques ont pu identifier les zones de nourrissage de ces grands prédateurs océaniques, qui seraient centrées aux alentours des monts sous-marins. Ce résultat coïncide avec ceux d’autres projets comme le projet WHERE, qui a montré également un intérêt de ces monts sous-marins dans les déplacements des baleines à bosse.

Financé dans le cadre du programme BEST 2.0 de l’Union européenne, le projet BIOPELAGOS vise à mieux comprendre la biodiversité océanique pour une meilleure gestion de l’écosystème pélagique de la NouvelleCalédonie et de Wallis et Futuna. Il comporte trois volets : l’acquisition des connaissances ; la formation et l’information et les recommandations pour l’élaboration de politiques publiques.

Contacts : 
Valerie Allain, Chargé de recherche halieutique, CPS : [email protected] ou téléphone : +687 26 20 00
Christophe Menkes, IRD : [email protected] ou téléphone: +687 26 10 00
Eric Vidal, IRD : [email protected] ou téléphone: +687 26 10 00

Pour plus d’information :

Le communiqué de presse conjoint de l'IRD et de la CPS relatif à la restitution du projet Wallalis les 28 et 31 mai 2019 à Wallis et Futuna est disponible au téléchargement en format PDF en suivant ce lien.

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Pêche, Aquaculture et écosystèmes marins

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