Les directeurs de la santé des pays océaniens ont récemment tenu une réunion virtuelle, dans le contexte actuel de pandémie mondiale. Le ton était, pour des raisons évidentes, grave et solennel. La crise à laquelle le monde fait face est loin d’être finie, et nos dirigeants océaniens devront continuer à faire preuve de proactivité et de vigilance afin de guider notre région à travers cette tempête.
Néanmoins, après six mois de pandémie, les pays du Pacifique montrent au reste du monde ce qu’il est possible d’accomplir lorsqu’une région œuvre à l’unisson dans un seul et même but. En juillet 2020, moins de 500 cas avaient été enregistrés dans tous les États et Territoires insulaires océaniens.
Quels éléments expliquent un tel succès dans la gestion de la crise ?
La population de la région est certes peu nombreuse et clairsemée, mais, malgré ces spécificités géographiques et démographiques, ces pays sont parvenus à préserver leurs habitants de la pandémie de manière remarquable. En s’intéressant à la réponse qu’ont apportée les dirigeants du Pacifique à la crise, on peut dégager quelques principes clés qui ont été décisifs.
Les dirigeants océaniens ont mis l’accent sur la collaboration et les partenariats. Il a rapidement été établi que la pandémie était une menace pour tous, et les mesures prises à l’échelon national ont été bien communiquées aux autres pays. Les organisations régionales du Pacifique, y compris la CPS, se sont rapidement engagées, de même que des partenaires clés tels que l’OMS, le PAM et l’UNICEF. Grâce à l’Équipe conjointe de gestion des incidents COVID-19 dans le Pacifique, qui intervient sous la houlette de l’OMS, les informations essentielles ont circulé depuis et vers les pays touchés.
La région a misé sur la science et l’échange de données et de connaissances. Les dirigeants océaniens n’ont jamais cessé de témoigner de leur foi dans les approches fondées sur les faits. Et c’est pourquoi les Océaniens misent aussi beaucoup sur la science et les données. Surveillance de la santé publique, cartographie SIG (systèmes d’information géographique), mesures en faveur de l’enseignement public, recours aux équipements de protection individuelle et directives relatives au confinement : les travaux menés par la CPS à l’appui des données ont été accueillis favorablement et mis à profit dans l’élaboration de politiques. Une fois introduites, ces politiques n’ont d’ailleurs suscité que très peu de réactions négatives au sein des populations. Les grands mouvements de protestation contre le port du masque et les mesures de quarantaine observés dans d’autres régions n’ont tout simplement pas eu lieu dans le Pacifique.
Enfin, la démarche extrêmement proactive qui a été adoptée s’est révélée déterminante. La région n’a pas attendu que l’un de ses voisins soit dépassé par la situation pour agir. Elle a su prendre la mesure de la crise, évaluer les risques et agir collectivement pour mettre en place des actions préventives. Des efforts visent actuellement à s’assurer que la région soit prête à faire face à d’éventuelles flambées à venir. En collaboration avec l’Équipe conjointe de gestion des incidents et avec des responsables nationaux dans le domaine de la santé, la Division santé publique de la CPS travaille sur des mesures de prévention et de lutte anti-infectieuse, des services de laboratoire, des activités de veille sanitaire, des plans de communication sur les risques, un développement de la formation clinique et sur un renforcement du niveau de préparation de la région aux situations d’urgence sanitaire.
Approche centrée sur l’humain, confiance placée dans les partenariats, foi dans la science et regard porté vers l’avenir. Tels sont les éléments qui ont permis à la région de gérer avec succès la crise du coronavirus.
L’approche régionale adoptée par les pays du Pacifique s’est révélée un atout majeur depuis le début de cette crise et restera essentielle pour faire de l’Océanie une figure de proue mondiale du développement durable et de l’adaptation au changement climatique.