Quand tout a commencé : La Communauté du Pacifique à 75 ans

The Pacific Community turned 75 on the 6th of February 2022. As we mark 75 years of the Pacific Community’s Service to the region, on the 6th of each month we will feature a key moment in history for the organization.  


Quand tout a commencé : La Communauté du Pacifique à 75 ans

Le 6 février 1947, des représentants de l’Australie, de la France, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis d’Amérique signaient un accord instituant l’organisation qui allait prendre le nom de Commission du Pacifique Sud (CPS) (et, par la suite, celui de Secrétariat général de la Communauté du Pacifique). En créant cette organisation, ces pays métropolitains visaient, d’une part, à stabiliser la région après le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale et faciliter l’administration des Territoires océaniens dont ils avaient la charge, et d’autre part, à assurer le développement des populations autochtones. À l’époque, ils ne pouvaient pas savoir que la commission coloniale qu’ils créaient allait s’avérer l’un des principaux artisans du développement d’une nouvelle région océanienne, dont les habitants insulaires deviendraient maîtres de leur propre destin.

Je vois dans le Pacifique une région qui mérite bien son nom et qui donne au monde entier un exemple de cohabitation d’ethnies multiples dont les relations sont empreintes d’amitié, de tolérance, de respect mutuel et de coopération…

Ratu Sir Kamisese Mara

À l’époque de la création de la CPS, les six pays fondateurs administraient des Territoires non autonomes dans la région du Pacifique. Le traumatisme infligé à l’Océanie par la Seconde Guerre mondiale avait amené plusieurs de ces pays à envisager des mécanismes susceptibles de ramener la sécurité et la stabilité dans la région après la guerre. En 1943, William Forsyth, (qui accomplira par la suite deux mandats en qualité de Secrétaire général de la CPS), alors chargé de recherche au service du Plan d’après-guerre au Ministère australien des affaires extérieures, proposa la création d’une Commission des mers du Sud, inspirée de la Commission des Caraïbes créée en 1942. Le but était de permettre aux puissances coloniales d’administrer en coopération les Territoires dont elles avaient la charge. Cette proposition reçut le soutien d’Herbert Vere Evatt, Ministre australien des Affaires extérieures, et du Premier Ministre néozélandais, Peter Fraser.

La proposition de M. Forsyth se concrétisa le 21 janvier 1944, par la signature d’un accord (ANZAC Pact) entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Cet accord proposait la création d’une organisation régionale dont l’objectif serait de faire progresser la qualité de vie des peuples autochtones du Pacifique. À la fin de la guerre (en août 1945), le climat politique qui caractérisait l’Australie et la Nouvelle-Zélande était favorable à la coopération. L’idée était de prêter assistance aux plus démunis. Les conditions étaient donc réunies pour établir la Commission envisagée et, en septembre 1946, après de longues consultations diplomatiques officieuses de toutes les parties intéressées, l’Australie et la Nouvelle-Zélande invitèrent officiellement des représentants de la France, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas et des ÉtatsUnis d’Amérique à se rencontrer en Australie pour instituer la Commission régionale.

La “Conférence de la Commission des mers du Sud” se réunit le 28 janvier 1947 au Grammar School de Canberra (Australie). La semaine suivante, le 6 février, les chefs des six délégations participantes signèrent la “Convention de Canberra”, portant création de la Commission du Pacifique Sud. Il fallut attendre la fin du mois de juillet 1948 pour que cet accord soit ratifié, mais une organisation provisoire fut mise sur pied pour prendre les premières dispositions et élaborer des plans financiers et administratifs. Un siège temporaire fut établi à Sydney, dans le quartier de Mosman, et placé sous la direction de M. J.R. Kerr, Directeur de l’École australienne d’administration. Organisation apolitique et bilingue (anglais/ français), la CPS devait avoir pour mission d’assurer le bien-être des peuples non autonomes de la région.

Cette jeune organisation s’appuyait sur les deux principes fondamentaux de la tutelle et du régionalisme. À l’époque, les pays métropolitains fondateurs n’imaginaient pas que les pays insulaires deviendraient un jour maîtres de leur destin au terme d’un processus de décolonisation, ni que la première Conférence, tenue en 1950, serait la “toute première réunion des dirigeants océaniens” et constituerait la première pierre de la construction d’un nouvelle Océanie.

En 1991, jetant un regard rétrospectif sur la fondation de la CPS, Ratu Sir Kamisese Mara, des Îles Fidji, évoqua le rôle que cette jeune génération de futurs dirigeants de la région avait joué en forgeant la CPS et le Pacifique, la clairvoyance dont ils avaient fait preuve à l’époque et la concrétisation de leur rêve : “Je vois dans le Pacifique une région qui mérite bien son nom et qui donne au monde entier un exemple de cohabitation d’ethnies multiples dont les relations sont empreintes d’amitié, de tolérance, de respect mutuel et de coopération… telles étaient les visions que nous avions à l’époque... Que tout jeune homme en colère d’aujourd’hui en prenne de la graine, dans l’espoir que ses rêves deviendront réalité.”

 

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