Photo: Côte Est, Nouvelle Calédonie - credit: F. Véquaud
Cette année, la Journée mondiale de l'environnement est axée sur la restauration des écosystèmes, et marque le lancement de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes.
Je me réjouis particulièrement de l'occasion que nous offre cette journée de souligner l'importance de la restauration de nos écosystèmes. Ayant travaillé dans le domaine de la conservation de l'environnement dans la région Pacifique au cours des 16 dernières années, je suis convaincue que ce sujet est de la plus haute importance, en particulier dans le Pacifique, une région où la vie des gens est intimement liée à leur environnement.
C’est lorsque je vivais dans différents atolls micronésiens que j'ai été témoin, pour la première fois, de la dépendance inhérente des communautés à l'égard de leurs ressources naturelles. Qu'il s'agisse de construire leur maison avec le sable recueilli sur les plages voisines ou de pêcher les espèces marines locales pour satisfaire leurs besoins nutritionnels, les communautés locales dépendent directement de l'environnement pour leur subsistance.
Cette prise de conscience a renforcé ma conviction qu'il est nécessaire de soutenir l'environnement naturel des îles du Pacifique pour améliorer la vie et le bien-être des communautés insulaires et préserver leur mode de vie, année après année.
La restauration des écosystèmes est l'une des principales options d'adaptation permettant de maintenir les services écosystémiques et de soutenir les personnes qui en dépendent. Toutefois, le changement climatique rend cette option de plus en plus difficile en raison de la menace importante qu’il fait peser sur la biodiversité mondiale et l'intégrité des écosystèmes : l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre entraîne une acidification des océans, qui menace la viabilité et la résilience des écosystèmes marins ; les tempêtes et les cyclones, en exposant les écosystèmes à un stress important, mettent en danger l'habitat et les ressources alimentaires des espèces animales insulaires. L'intensité et la fréquence croissantes d’événements météorologiques extrêmes font qu'il est difficile pour les espèces de maintenir leur niveau de population normal ce qui, par conséquent, peut entraîner des changements majeurs dans l'équilibre des écosystèmes.
Cette situation appelle à l’action - il ne peut y avoir de préservation durable des écosystèmes si nous ne sommes pas plus ambitieux dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En novembre, la COP 26 se tiendra à Glasgow, en Écosse. L'espoir est immense qu'elle débouche sur des engagements forts de la part des pays les plus émetteurs, afin d'accélérer leurs ambitions en matière de climat et d'atteindre l'objectif initial de l'accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius.
Dans le cadre de cet effort régional collectif, la Communauté du Pacifique (CPS) soutient activement les pays et territoires insulaires du Pacifique (PICT) dans l'amélioration de la planification, de la stratégie et de la législation de leurs CDN afin d'accélérer l'action climatique. La CPS soutient également la préparation des PICT en vue des prochaines négociations sur le changement climatique lors de la COP 26, en travaillant de manière unifiée avec d'autres agences du Conseil des organisations régionales du Pacifique (CROP), dans le cadre de One CROP-Plus.
Dans cette direction et pour relever son ambition climatique institutionnelle, la SPC a adopté en 2018 une politique de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE). Plusieurs activités clés en matière d'atténuation et d'adaptation au climat ont été menées, de la mise en œuvre de mesures d'économie d'énergie et d'un fonds de neutralité carbone, à l'engagement du personnel de la SPC dans des activités de reboisement et de restauration de sites de forêt insulaire endémique, et d’initiation à l'agroforesterie et l'agriculture biologique. Ces activités se sont révélées efficaces et essentielles, en ce qu’elles ont permis de réduire l'empreinte carbone de la CPS, et de sensibiliser le personnel à la nécessité de préserver notre environnement pour lutter contre le changement climatique.
Alors, quand nous regardons vers l'avenir, que voyons-nous ? Une année cruciale me vient à l'esprit : 2030, qui marquera la fin de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, est également la date butoir pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Cet agenda commun reflète le rôle clé de l'environnement pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Dans le Pacifique, et ailleurs, nous ne pourrons y parvenir que si nous disposons d'écosystèmes sains et résilients.