
L’Unité financements climatiques de la Communauté du Pacifique (CPS) aide les petits États insulaires en développement (PEID) de la région à accéder aux financements climatiques proposés par le Fonds vert pour le climat (FVC), le Fonds pour l’adaptation et d’autres mécanismes de financement, et à en assurer la gestion. La CPS et la Banque fidjienne de développement ont récemment coorganisé un échange de connaissances entre banques de développement du Pacifique, axé sur l’intégration de l’égalité de genre et l’inclusion sociale (EGIS) et des garanties environnementales et sociales (GES) dans les projets liés au climat. Cet événement a réuni des spécialistes techniques, qui ont pu échanger sur leurs meilleures pratiques, chercher des solutions aux défis à relever et améliorer la compréhension, à l’échelle régionale, des exigences à remplir pour pouvoir bénéficier de financements climatiques. La CPS s’efforce de renforcer les capacités des PEID à mener une action durable pour le climat au travers de l’appui proposé par le FVC pour la préparation des demandes de financement.
Face aux défis climatiques, la Communauté du Pacifique (CPS) aide les pays insulaires océaniens à accéder à des bailleurs d’envergure mondiale tels que le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l’adaptation.
Dans les petits États insulaires en développement (PEID) du Pacifique, dont l’existence même est menacée par le changement climatique, l’accès aux financements climatiques est une question de survie pour les communautés. La CPS est en première ligne des efforts déployés pour aider ces pays à s’y retrouver dans les méandres des financements climatiques internationaux que proposent notamment le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds pour l’adaptation.
Récemment, la Banque fidjienne de développement et la CPS ont coorganisé un échange de connaissances entre banques de développement du Pacifique. Cet événement a permis aux pays océaniens de consolider leur expertise en matière d’intégration de l’égalité de genre et de l’inclusion sociale (EGIS) et des garanties environnementales et sociales (GES) dans les projets financés par le FVC. L’objectif est que les projets climatiques soient non seulement inclusifs, mais également adaptés aux besoins particuliers de la région.
- Renforcer les compétences régionales pour les projets financés par le FVC
Cet échange de connaissances a réuni des spécialistes techniques de banques de développement océaniennes, notamment la Banque fidjienne de développement, la Banque de développement des États fédérés de Micronésie, la Banque des Îles Cook, la Banque de développement du Samoa et la Banque de développement des Tonga. Les participants ont pu confronter leurs expériences, chercher des solutions aux défis communs et approfondir leurs connaissances pour ce qui est de l’intégration efficace des questions d’EGIS et de GES dans les projets bénéficiant de financements climatiques.
Le Directeur général de la Banque fidjienne de développement, Filimone Waqabaca, a souligné à quel point la gestion environnementale et sociale était importante pour assurer la pérennité des initiatives financées par des fonds climatiques :
« La gestion environnementale et sociale nous permettra non seulement de proposer au Fonds vert pour le climat des projets susceptibles d’être financés, mais aussi de contribuer au développement durable de nos communautés et de notre économie », a-t-il déclaré.
- Promouvoir l’égalité de genre et l’inclusion sociale (EGIS) dans les projets financés par des fonds climatiques
Le débat sur le genre et l’inclusion sociale a montré toute la complexité de l’élaboration de politiques en matière de genre qui soient pilotées par le Pacifique et centrées sur la région. Norleen Oliver, Spécialiste des questions de genre au sein de la Banque de développement des États fédérés de Micronésie, a évoqué son expérience de la lutte contre les inégalités de genre dans les quatre États du pays :
« Dans une partie du pays, les femmes ne peuvent pas venir demander un prêt de leur propre initiative. En général, elles doivent passer par des hommes de leur famille… ce qui n’est pas sans effet sur notre façon de travailler avec nos clients. »
Ces difficultés systémiques persistent dans certaines régions du Pacifique, où les normes culturelles restreignent la capacité des femmes à prendre des décisions financières en toute autonomie et les obligent souvent à passer par des hommes de leur famille pour demander des prêts. Dans ces conditions, leur accès aux ressources financières et aux possibilités de financement est limité, ce qui freine leur émancipation économique.
Mme Oliver a souligné qu’il était important que des organisations telles que les banques océaniennes de développement conçoivent des politiques et des services tenant compte de ces réalités, le but étant que les femmes puissent accéder à des prêts et à des produits financiers en toute indépendance. Elle a déclaré :
« Nous voulions recenser les points communs entre nos quatre États. Notre politique en matière de genre est guidée par la volonté que chacun et chacune puisse accéder aux produits et services que nous proposons. »
- Garanties environnementales et sociales dans le cadre des projets climatiques
Elenoa Mila Seniloni, Spécialiste des GES et de l’EGIS à la Banque fidjienne de développement, a évoqué l’inclusion des garanties environnementales et sociales dans le cadre des projets climatiques. Elle a insisté sur l’importance de la gestion des répercussions environnementales et sociales et d’une réelle participation des femmes à l’action climatique dans le cadre de projets de grande envergure, tels que la ferme agrivoltaïque sur l’île d’Ovalau (Fidji), financée par le FVC.
« La gestion environnementale est un élément essentiel de notre activité de prêt, sous-tendue par des politiques relatives aux projets de grande envergure, […] que nous avons étoffées dans le cadre du système d’accréditation du FVC. La Banque fidjienne de développement s’est dotée d’un plan d’action pour l’égalité de genre visant à garantir l’inclusion des femmes et la redevabilité dans le cadre de l’action climatique, ce qui dénote un changement stratégique en faveur d’une prise en compte de la dimension de genre dans les activités bancaires et de prêt. »
- Satisfaire aux conditions d’accréditation auprès du FVC
Teruautu Ringi, Responsable des relations au sein de la Banque des Îles Cook, a insisté sur la difficulté de satisfaire les exigences et il a évoqué les stratégies à mettre en place. Il a également expliqué qu’il était difficile de concilier divers systèmes et critères tout en s’efforçant de rationaliser les systèmes existants pour s’aligner sur les normes du FVC.
« La principale difficulté que nous rencontrons consiste à concilier différents systèmes et critères tout en nous attachant à améliorer et à rationaliser les systèmes existants, en particulier pour satisfaire aux conditions d’accréditation auprès du FVC. »
Il a également fait observer que l’accréditation auprès du FVC ne représentait qu’un volet de la vaste mission des banques de développement. Il est pour lui également important d’aligner les systèmes financiers sur les objectifs climatiques internationaux et d’assurer leur viabilité, de manière à garantir le succès à long terme des projets climatiques.
« Au-delà de l’accréditation auprès du FVC, nous nous efforçons de soutenir d’autres parties prenantes et d’aligner les systèmes pour garantir la solidité et la pérennité des projets, ainsi que la durabilité de leur impact », a expliqué M. Ringi.
- Renforcement des partenariats et des capacités
Dirk Snyman, Coordonnateur – Financements climatiques à la CPS, a souligné le rôle que joue l’Organisation dans la mise en place de partenariats et le renforcement des capacités de la région, au travers de l’appui à la préparation fourni par le FVC.
« La CPS travaille avec chacun de vous dans cette salle – vos institutions, vos pays, ou les deux – pour tisser des liens et favoriser l’entraide dans une optique d’amélioration mutuelle, dans le cadre des financements de préparation du FVC », a-t-il expliqué.
Dans le sillage de cette initiative, la CPS s’emploie à rédiger un document sur les enseignements tirés répertoriant les idées échangées, les perspectives et les défis auxquels font face les banques de développement océaniennes pour ce qui est de l’accès aux financements climatiques, en particulier du point de vue de la gestion sociale et environnementale.
Ce document, qui inclut la note de synthèse de l’unité d’évaluation indépendante sur l’accès au FVC, permettra d’éclairer les futures stratégies destinées à améliorer la coopération de la région avec le FVC et, plus généralement, de soutenir une action climatique durable dans tous les PEID du Pacifique.
Des initiatives telles que cet échange de connaissances entre banques de développement du Pacifique permettent à la région de mieux appréhender les méandres des financements climatiques, tout en garantissant l’inclusivité et la durabilité des projets. En encourageant les partenariats, en renforçant les capacités et en alignant les systèmes sur les normes internationales, la CPS et ses membres continuent de promouvoir une action climatique durable adaptée aux besoins particuliers des PEID du Pacifique.
Contact
Dirk Snyman, Coordonnateur – Financements climatiques, CCES, Communauté du Pacifique (CPS) | [email protected].