Des solutions fondées sur la nature pour la résilience climatique et la conservation de la biodiversité dans le Pacifique
Le potentiel que présentent les solutions fondées sur la nature (SfN) en matière d’adaptation au changement climatique, bien que largement reconnu, n’a pas encore été pleinement exploité. Ces vingt dernières années, moins de 15 % des financements investis à l’échelle mondiale dans les actions d’adaptation au changement climatique et d’atténuation ont été consacrés aux SfN (Rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation, Programme des Nations Unies pour l’environnement, janvier 2021). En Océanie comme dans le reste du monde, ce décalage persiste, malgré l’engagement des dirigeants des pays insulaires océaniens à unir leurs forces pour améliorer la coordination et l’intégration régionales* dans ce domaine. En conséquence, les effets conjugués de l’insuffisance des financements et de la multiplicité des bailleurs et des projets font obstacle à l’optimisation de la conception et de la mise en œuvre des actions à mener.
C’est pour corriger cette situation et prendre des mesures concrètes en réponse aux impacts critiques de la crise climatique et de la perte de diversité biologique que le Président de la République française Emmanuel Macron a lancé, lors du sommet One Planet tenu à Paris en 2017, une nouvelle initiative internationale multipartite réunissant pour la première fois cinq bailleurs de fonds autour d’un objectif commun : l’« Initiative Kiwa – des solutions fondées sur la nature pour la résilience climatique » a été conçue pour offrir aux administrations locales et nationales, aux partenaires de la société civile et aux organisations régionales un accès simplifié et souple aux financements dont elle est dotée. À ce jour, 35 millions d’euros ont été mobilisés au titre de l’Initiative en vue de l’élaboration de solutions fondées sur la nature qui visent, conformément à la définition qu’en donne l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), à protéger, gérer et restaurer durablement les écosystèmes et les habitats naturels et modifiés et apportent aux enjeux sociétaux des réponses à la fois efficaces et adaptables, tout en offrant des avantages en matière de bien-être des populations et de biodiversité. Dans le cadre de l’Initiative, de petites et moyennes subventions, des enveloppes régionales plus importantes et une assistance technique « sur mesure » seront mises à la disposition des États et Territoires insulaires océaniens.
La CPS sera amenée à jouer un rôle central dans ce contexte. En sa qualité de membre du groupe de travail technique de l’Initiative, l’Organisation pourra mettre à profit ses compétences et mobiliser ses réseaux pour aider les pays membres qui peuvent prétendre à un financement (voir la liste ci-après) à identifier des projets de grande envergure susceptibles d’être proposés dans le cadre du prochain appel à projets, prévu en fin d’année.
L’Initiative Kiwa va donc apporter une contribution déterminante à la promotion de l’intégration régionale, en appuyant des projets destinés à la fois aux pays insulaires océaniens et aux collectivités françaises du Pacifique, dans lesquels la CPS a pu amasser de vastes connaissances et une grande expérience au travers des projets régionaux qu’elle y a mis en œuvre ces vingt dernières années. L’Initiative sera également l’occasion de faciliter l’échange de pratiques innovantes sur le terrain et de renforcer l’engagement de la CPS aux côtés de nouveaux partenaires.
De par le cadre de gouvernance original sur lequel elle s’appuie, l’Initiative Kiwa réaffirme l’importance de la collaboration régionale et va nous permettre d’optimiser les synergies entre nos activités et celles de l’UICN et du Programme régional océanien de l’environnement (PROE), également associés à cette entreprise sans précédent.
En plaçant l’humain au cœur de ses priorités, l’Initiative Kiwa va contribuer à faire avancer les démarches axées sur la mise en œuvre de projets respectueux des principes d’inclusion sociale, tous niveaux confondus. Les personnes qui dépendent le plus des ressources naturelles pour assurer leur subsistance sont aussi celles qui peuvent garantir l’impact durable des initiatives en faveur de la biodiversité, et elles ont donc un rôle essentiel à jouer dès la phase de conception de ces initiatives. Parce qu’elles vivent en première ligne du changement climatique, elles pourront ainsi faire entendre leur voix et imaginer des solutions en harmonie avec les connaissances et les cultures traditionnelles dont elles sont détentrices.
Faisons en sorte qu’elles soient entendues.
Pour tout complément d’information sur l’Initiative Kiwa : https://www.spc.int/kiwa-initiative
*Notamment au titre du Cadre en faveur d’un développement résilient dans le Pacifique et du Cadre d’action Pacific Oceanscape