Présentation en Chine d’une innovation importante pour la production du taro par une scientifique océanienne

Nanning-Guangxi

Cette semaine, une chercheure de la Communauté du Pacifique (CPS) se trouve en Chine, à Nanning Guangxi, pour présenter les résultats d’une étude majeure sur de nouvelles méthodes permettant d’améliorer l’approvisionnement en matériel végétal de taro.

Il s’agit d’une avancée fondamentale pour la sécurité alimentaire et la filière d’exportation du taro dans les États et Territoires insulaires océaniens.

Ulamila Lutu assiste actuellement au tout premier Congrès mondial sur les plantes racines et les tubercules, une manifestation qui réunit près de 750 acteurs clés de la filière : exploitants agricoles, chercheurs et représentants du secteur privé et des bailleurs de fonds.

Mme Lutu, qui occupe le poste de Technicienne principale au sein du Centre d’étude des cultures et des arbres du Pacifique (CePaCT) de la CPS aux Fidji, a présenté le travail entrepris par le CePaCT pour améliorer la multiplication à grande échelle du matériel végétal de taro, grâce à l’utilisation d’un « bioréacteur ». C’est la filière du taro du Samoa qui a été choisie pour les essais sur le terrain.

Ces travaux ont une résonance toute particulière dans ce pays, après les ravages qu’y a provoqué la flétrissure des feuilles de taro, maladie qui a entraîné un effondrement des exportations nationales : alors qu’elles atteignaient 6 000 tonnes en 1993, elles ont été quasiment réduites à néant en 1994.

L’étude présentée en Chine a été réalisée dans le cadre du projet de la CPS visant à mettre au point un système de production de semences saines destinées à produire des cultivars commercialisables de taro au Samoa, financé par le Centre australien pour la recherche agricole internationale (ACIAR), avec le soutien du Projet océanien de recherche agroalimentaire pour le développement (PARDI).

Les essais réalisés à la CPS ont montré que l’emploi d’un bioréacteur permettait de réduire de huit semaines (de 28 à 20 semaines) la période nécessaire à la production de matériel végétal de taro viable. Les plantules ainsi traitées paraissent plus résistantes et de plus grande dimension que celles qui sont cultivées au moyen de méthodes classiques.

Le bioréacteur en question est un récipient de laboratoire dans lequel l’apport de diverses solutions liquides offre un environnement plus favorable à la croissance des plantules. Ce système a été testé avec succès sur le fruit à pain, permettant de faire passer la durée de production des plants prêts à être mis en terre de 44 à 30 semaines.

Les recherches réalisées au CePaCT avec le soutien de l’Australie montrent que l’introduction de nouvelles méthodes de production de masse peut aider à satisfaire la demande croissante en cultures d’exportation traditionnelles en Océanie.

Le Congrès mondial sur les plantes racines et les tubercules prend fin le 22 janvier. On trouvera davantage d’informations sur cette manifestation en consultant son site.

Contact médias
Valerie Tuia, Coordonnatrice des ressources génétiques de la CPS, [email protected] ou +679 337 0733

Photo
Sailesh Kumar Sen

Légende
Ulamila Lutu, Technicienne principale au Centre d’étude des cultures et des arbres du Pacifique (CePaCT) de la CPS aux Fidji.

Note aux rédactions
La Communauté du Pacifique est la principale organisation scientifique et technique du Pacifique, soutenant fièrement le développement de la région depuis 1947. Son Centre d’étude des cultures et des arbres du Pacifique (CePaCT) situé aux Fidji est la seule banque océanienne de gènes reconnue à l’échelon international. Le Centre joue un rôle stratégique car il conserve les plus grandes collections de taro et d’aracées du monde, et assure la diffusion de variétés améliorées sur toute la planète.

0

Auteur(s)

Agriculture
taro
Pacific Community (SPC)