Projet RESCCUE et neutralité carbone : Joindre le geste à la parole dans le Pacifique

Nouméa

Dans le cadre des efforts engagés par la Communauté du Pacifique (CPS) pour réduire son empreinte environnementale, le projet RESCCUE est désormais neutre en carbone.

Depuis 2013, la CPS est parvenue à réduire de 17 % ses émissions de gaz à effet de serre à mesure de l’évolution de nombreux comportements au quotidien, tels le tri et le recyclage des déchets, qui font désormais partie intégrante des habitudes du personnel.

Mis en œuvre par la CPS, et financé par l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), le projet RESCCUE (Restauration des services écosystémiques et adaptation au changement climatique) expérimente actuellement de nouvelles mesures qui pourraient permettre à l’Organisation de réduire de manière significative les incidences négatives de ses activités sur l’environnement.

Ce projet régional d’une durée de cinq ans vise à renforcer la résilience des populations et des écosystèmes du Pacifique. La cohérence s’impose : il est certes essentiel d’obtenir des résultats positifs sur les sites pilotes du projet, mais qu’en est-il des émissions de gaz à effet de serre inhérentes à la mise en œuvre des activités ?

« Au-delà des activités concrètes sur le terrain, un projet régional comme RESCCUE implique beaucoup de voyages, la consommation d’électricité, etc. Alors que le Pacifique est de plus en plus sensibilisé aux changements climatiques, je pense qu’il faut se poser la question de savoir si nos projets ne pourraient pas davantage minimiser leurs impacts négatifs, sans pour autant nuire à nos activités », explique Raphaël Billé, Coordonnateur du projet.

RESCCUE applique une stratégie en trois volets pour réduire son empreinte et atteindre la neutralité carbone.

Premièrement, éviter les émissions de gaz à effet de serre dans la mesure du possible : par exemple réfléchir à deux fois avant de faire un voyage en avion et privilégier la téléconférence, ou tout simplement venir au travail en vélo plutôt qu’en voiture.

Deuxièmement, réduire au maximum les émissions qui ne peuvent être complètement évitées, en choisissant par exemple d’organiser les réunions régionales près d’un hub aéroportuaire, ou encore préférer les traiteurs qui travaillent avec des produits locaux.

Troisièmement, compenser les émissions résiduelles, celles qu’il est impossible d’éviter ou de réduire, via un partenariat avec Ekos, une entreprise sociale caritative basée en Nouvelle-Zélande, qui permet de financer le programme régional de foresterie « Nakau », et en particulier le projet Loru, à l’Est de l’île de Espiritu Santo au Vanuatu.

Grâce à ce partenariat, chaque tonne de carbone émise dans le cadre du projet produit des recettes pour des propriétaires fonciers autochtones de Loru au Vanuatu qui cèdent des droits d’exploitation forestière afin de générer des crédits carbone vendus sur le marché carbone volontaire.

Ce système est certifié conforme au standard Plan Vivo, la norme la plus avancée en matière de commerce équitable et de crédits carbone communautaires pour les forêts humides. RESCCUE est donc le premier projet de la CPS à atteindre officiellement la neutralité carbone.

Aude Chenet, Coordonnatrice pour la durabilité environnementale à la CPS, espère que RESCCUE ouvrira la voie de la neutralité carbone à d’autres projets de l’Organisation.

« Ce que je trouve particulièrement novateur, voire exemplaire, c’est la démarche globale adoptée par le projet, à savoir chercher d’abord à éviter et à réduire ses émissions de gaz à effet de serre avant d’avoir recours à un mécanisme de compensation. En effet, nous devons tous faire preuve de vigilance pour éviter que ces compensations ne se transforment en permis de polluer, mais offrent réellement un moyen pragmatique d’atteindre la durabilité », dit-elle.

Outre les efforts de réduction des émissions de la CPS, l’AFD et le FFEM, qui financent le projet, prennent très au sérieux leur responsabilité sociale et environnementale et soutiennent sans réserve les efforts de réduction des émissions de l’Organisation.

« La mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat et des Objectifs de développement durable est la grande priorité de l’AFD. Nous ne pouvons qu’encourager nos partenaires à montrer l’exemple, comme le fait la CPS. Et nous sommes particulièrement heureux de constater que chaque euro dépensé pour compenser les émissions de RESCCUE est immédiatement réinvesti au bénéfice de communautés locales de la région grace au programme Nakau », déclare Karine de Frémont, directrice du bureau de l’AFD à Nouméa.

On estime qu’en cinq ans de mise en œuvre, le projet émettra environ 400 tonnes de CO2.

Contacts médias :
Jean-Noël Royer, Chargé de la communication à la CPS, [email protected] ou +687 87 70 63
Lauren Robinson, Coordonnatrice des relations presse à la CPS, [email protected]

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