Le Réseau océanien d’information sur les ressources phytogénétiques agricoles (PAPGREN) s’interroge sur les moyens de renforcer la conservation et l’utilisation des ressources phytogénétiques

Nandi

Le Réseau océanien d’information sur les ressources phytogénétiques agricoles (PAPGREN) dispose désormais d’un statut officiel, ce qui lui permettra de conforter son rôle dans le domaine de la conservation et de l’exploitation des ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture dans le Pacifique. Hébergé par la Communauté du Pacifique (CPS) et placé sous les auspices du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture, conclu dans l’enceinte de la FAO, le Réseau offre une plateforme centralisée pour le renforcement des capacités et de la coordination régionales dans le domaine des ressources phytogénétiques.
Le Secrétariat du Traité – partenaire incontournable de la CPS dans l’action mondiale pour la conservation de la diversité des cultures – a procédé à l’évaluation d’un projet financé par le Fonds de partage des avantages (relevant de la stratégie de financement du Traité) et mis en œuvre par la CPS en collaboration avec les pays bénéficiaires. Le projet était axé sur l’utilisation, en complément des variétés sélectionnées localement, de nouvelles variétés végétales distribuées par le CePaCT. Les enseignements tirés de ce projet ont alimenté l’ordre du jour d’un atelier de capitalisation des enseignements et d’un atelier de renforcement des capacités en lien avec le Traité, coordonnés conjointement par la CPS, le Secrétariat du Traité et le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce.

Cette semaine de rencontres a rassemblé 29 participants de 14 États et Territoires insulaires océaniens (Îles Cook, Fidji, Guam, Kiribati, Nouvelle-Calédonie, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Îles Salomon, Samoa, Samoa américaines, Tonga, Tokelau, Tuvalu et Wallis et Futuna), et des personnes ressources du Secrétariat du Traité, du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce, du ministère australien de l’Agriculture et des Ressources en eau, de la société PNG Coconut Industry Corporation (KIK), du Secrétariat du Programme régional océanien de l’environnement (PROE), de l’Université nationale des Fidji et de la CPS.

Depuis 2011, la Division ressources terrestres de la CPS bénéficie du statut d’entité d’exécution du Traité pour le Pacifique. Neuf pays insulaires océaniens ont signé le Traité (Îles Cook, Fidji, Kiribati, Îles Marshall, Palau, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Tonga et Tuvalu), tandis que les collectivités françaises du Pacifique (Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis et Futuna) et les Territoires américains (Guam, Îles Mariannes du Nord et Samoa américaines) en sont membres par l’intermédiaire de la France et des États-Unis respectivement.

Au cours de la réunion PAPGREN et des ateliers annexes, le Réseau a réaffirmé le rôle charnière qu’il joue dans l’examen des priorités des pays océaniens en matière de diversité des cultures, sachant qu’il tient lieu de plateforme régionale où sont représentés les correspondants des ministères de l’Agriculture et référents d’organisations non gouvernementales des pays membres de la CPS.

La réunion PAPGREN et la formalisation des statuts du Réseau ouvrent la voie à une meilleure coordination entre partenaires en vue du partage de l’information et des meilleures pratiques à l’appui de la conservation effective de la diversité des plantes alimentaires dans la région Pacifique. Les membres du Réseau sont convenus de la nécessité de conserver la diversité du matériel végétal propre au Pacifique et vital pour la sécurité alimentaire, de lutter contre les effets du changement climatique, de contribuer à l’amélioration de la nutrition et de préserver les savoirs traditionnels.

À l’ouverture de la réunion, le Directeur de la Division ressources terrestres de la CPS, M. Jan Helsen, a remercié les grands partenaires de développement que sont la FAO et le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce du soutien qu’ils accordent à l’important travail du Centre d’étude des cultures et des arbres du Pacifique (CePaCT), hébergé par la CPS, et à la réunion des parties prenantes du Réseau PAPGREN.

« Le CePaCT est l’une des grandes réussites qui ont marqué les 70 années d’existence de la CPS, et le Centre est d’ailleurs aujourd’hui l’un des programmes phares de l’Organisation. Nous avons donc un rôle crucial à jouer ; nous avons une mission fondamentale à remplir pour la sauvegarde et la création d’une nouvelle diversité de cultures et de variétés résilientes qui permettront à notre région de parvenir à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. »

  1. Helsen a vanté les mérites de la création de nouvelles alliances avec les bailleurs, les pouvoirs publics, le secteur privé, les centres d’excellence et d’autres bénéficiaires susceptibles d’avoir besoin de matériel végétal amélioré. Il a également souligné qu’à cet égard, le CePaCT devait prendre davantage les devants afin de généraliser le recours à de nouveaux outils, tels que l’emploi de techniques nucléaires pour obtenir rapidement les traits désirés dans les programmes de culture sélective.

« Nous devons développer et renforcer certaines compétences particulières en interne, avec notamment la mise en place de protocoles efficaces d’indexation virologique, la réalisation d’empreintes génétiques et l’évaluation de la valeur nutritionnelle de certaines collections. »

Au cours de la réunion PAPGREN, les participants ont passé en revue les enseignements tirés d’un projet financé par le Fonds de partage des avantages et mis en œuvre par la CPS en collaboration avec les pays bénéficiaires. Les Îles Cook, les Fidji, Kiribati, Palau et le Samoa ont par ailleurs présenté leur expérience de la mise en œuvre du Traité. Le projet était axé sur l’utilisation, en complément des variétés sélectionnées localement, de nouvelles variétés végétales distribuées par le CePaCT. L’un des grands résultats du projet est l’élaboration de techniques participatives de sélection végétale, diffusées auprès des ministères de l’Agriculture et des populations locales dans le but d’améliorer l’accès à du matériel végétal acclimatable.

« La CPS propose un modèle novateur d’échange régional de variétés culturales au profit des systèmes agricoles du monde entier. Grâce à la mobilisation constante de la CPS, les collaborations mondiales qu’appelle le Traité profitent directement aux agriculteurs, aux chercheurs et aux sélectionneurs végétaux du Pacifique. Je suis convaincu que les experts nationaux continueront de participer aux travaux menés sous l’égide du Traité, combinant harmonieusement commerce, environnement et agriculture », a déclaré M. Daniele Manzella, Fonctionnaire technique du Traité.

La réunion PAPGREN s’est tenue en marge de la réunion semestrielle du conseil rural en Océanie (PIRAS), organe régional chargé du renforcement des capacités de vulgarisation et de formation dans les services de vulgarisation des pays de la région. Le fait de rapprocher les deux organismes régionaux a montré combien il était important de renforcer le partage des connaissances et des bonnes pratiques pour la création variétale.

Contexte

Le Centre d’étude des cultures et des arbres du Pacifique (CePaCT) est la seule banque de gènes du Pacifique bénéficiant d’une reconnaissance à l’échelle internationale. Il a vocation à aider les États et Territoires insulaires océaniens à conserver et à exploiter durablement leurs ressources génétiques, tout en leur facilitant l’accès au matériel génétique dans le cadre de programmes de sélection végétale et d’échanges de matériel génétique. L’application de méthodes efficaces de conservation et d’exploitation favorise la mise en place de systèmes d’agriculture durable dynamiques, ce qui contribue à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à la protection de l’environnement.

Le CePaCT est hébergé au sein de la Division ressources terrestres de la Communauté du Pacifique, à Narere (Fidji).

Contacts médias

Salome Tukuafu, Chargée de la gestion de l’information et de la communication, CPS, [email protected]

Logotonu Waqainabete, Coordonnatrice du CePaCT, CPS, [email protected], tél. : +679 3379 274

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Auteur(s)

Agriculture
Australian Department of Foreign Affairs and Trade (DFAT)
Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO)
Pacific Agricultural Plant Genetic Resources Network (PAPGREN)
Secretariat of the Pacific Regional Environment Programme (SPREP)