Jeux de Micronésie : succès et santé assurés grâce aux efforts coordonnés de l’équipe médicale de Yap

Nouméa

Pendant que le public encourageait les équipes des athlètes des 9e Jeux de Micronésie, organisés à Yap le mois dernier, une autre équipe, composée de personnes venues de toute l’Océanie, travaillait en coulisses pour assurer la protection de la santé des participants, mais aussi des spectateurs. 

Du 15 au 29 juillet dernier, des équipes médicales pluridisciplinaires, rassemblant des médecins, des infirmiers, des agents de veille sanitaire, des agents de santé environnementale, des spécialistes des techniques de laboratoire, des épidémiologistes, des chargés de communication et des bénévoles, ont travaillé de concert pour recevoir les 1 328 personnes qui se sont rendues aux dispensaires de Yap au cours des Jeux, et se sont dépensées sans compter pour surveiller la santé des athlètes et du public et prévenir la transmission de maladies.

Des spécialistes du ministère de la Santé de Yap, de la Communauté du Pacifique (CPS), des Centres de lutte contre la maladie des États-Unis d’Amérique (CDC) et du bureau national de la Santé publique des États fédérés de Micronésie composaient cette équipe de professionnels de la santé dévoués. 

L’une des grandes questions de santé publique gérées par cette équipe a été une épidémie de diarrhée à rotavirus, apparue à Yap quelques semaines avant le début des Jeux. Cette épidémie aurait pu être catastrophique pour l’événement, mais des mesures de prévention prises dans l’État ont permis de l’endiguer.

Martina Reichhardt, directrice des services sanitaires de Yap et codirectrice du comité médical au sein du comité d’organisation des Jeux de Micronésie, a présenté la préparation de ses équipes. « Nous avons eu de la chance, a-t-elle expliqué, car la CPS a proposé de nous aider à planifier la surveillance de ce grand rassemblement. Ses agents disposent en effet d’une très riche expérience, que nous avons pu utilement exploiter.  Nous avons pu commencer la surveillance en amont des Jeux, ce qui nous a amenés à détecter l’épidémie de rotavirus. Nous avons ainsi eu le temps d’envoyer des alertes et de commencer à réagir à cette épidémie afin de limiter la contagion, notamment aux athlètes et aux visiteurs arrivant dans l’archipel. Je pense que ce travail de collaboration peut constituer un bon modèle pour les futurs rassemblements de masse dans la région. »

Parmi les efforts déployés avant, pendant et après les Jeux pour prévenir la contagion, citons la mise en place de stations de lavage de mains dans tous les espaces du site, ainsi que dans les zones d’hébergement et la cafétéria du village, le nettoyage et la désinfection de toutes les zones à forte fréquentation du site, notamment les services de transport, des inspections sanitaires et environnementales et la mise en place d’efforts de limitation des effets des manques constatés, ou encore la promotion d’un bon lavage de mains et d’autres comportements sains.  

La surveillance a été renforcée à l’ouverture des Jeux. Chaque jour, des données concernant dix syndromes (signes et symptômes de maladies infectieuses), tels que la diarrhée ou la fièvre aiguë accompagnée d’une éruption cutanée, observés sur les patients de neuf centres médicaux (l’hôpital de l’État, cinq centres de santé communautaires et trois dispensaires mobiles placés sur les sites des rencontres sportives) ont été recueillies.

Sur les 1 328 personnes qui se sont rendues aux dispensaires de Yap entre le 15 et le 29 juillet, 242 (soit 18 %) présentaient l’un ou plusieurs des syndromes placés sous surveillance. Le plus fréquent d’entre eux était la diarrhée (140 cas signalés), suivie des syndromes grippaux (62 cas) et des troubles liés à la chaleur (22 cas). En outre, 136 blessures ont été traitées par les équipes sanitaires. Chaque jour, l’équipe de veille a établi un rapport complet, présentant les tendances en matière de syndromes, de pathologies et de blessures liées au sport, mais aussi les résultats des analyses en laboratoire et des inspections sanitaires et environnementales.

« Dans l’ensemble, je pense que notre équipe s’en est bien tirée, non seulement dans le domaine de la surveillance syndromique, mais aussi des services médicaux et de la réponse aux blessures sportives. Nous remercions chaleureusement la CPS, les CDC et le ministère de la Santé des États fédérés de Micronésie pour leur aide lors de la surveillance syndromique de cet événement de masse, ainsi que le comité olympique des États fédérés de Micronésie et le bureau sanitaire de Zhongshan pour les médecins du sport et les kinésithérapeutes qu’ils ont mis à notre disposition sur le terrain », a conclu Martina Reichhardt.

Onofre Edwin A. Merilles Jr., épidémiologiste et responsable de l’équipe de surveillance, recherche opérationnelle et riposte à la CPS, a expliqué : « Dans l’histoire de l’aide apportée à la CPS pour la surveillance des rassemblements de masse, cet événement est une première, et à plus d’un titre. En effet, c’est la première fois que des partenaires techniques océaniens du domaine de la veille forment une seule équipe, sous l’égide de la CPS et du ROSSP. C’est la première fois qu’un système de commandement des interventions sanitaires est mis en place de manière pleinement cohérente à l’appui de la surveillance de la santé publique et de la réponse. C’est la première fois que la surveillance environnementale et le suivi des blessures sont intégrés aux rapports de surveillance d’un événement d’une telle ampleur, afin de compléter la surveillance syndromique, les analyses en laboratoire et la veille sur le terrain. Tous ces éléments sont essentiels pour mettre en place un système solide et réactif, qui doit accompagner la surveillance des rassemblements de masse. »

Les bons résultats des activités sanitaires organisées durant ces Jeux seront étudiés de près afin que les enseignements tirés puissent être appliqués à d’autres grands événements organisés en Océanie. 

Contact médias :
Christelle Lepers, chargée de l’information et de la communication (surveillance de la santé publique), Division santé publique de la CPS – +687 260181 – [email protected]

Depuis 2012, la CPS et ses partenaires régionaux appuient les dispositifs de surveillance renforcée mis en place lors de grands rassemblements de population en Océanie.

Lien utile :
Protéger la santé des athlètes et des supporters aux 10e Mini-Jeux du Pacifique : une priorité pour le ministère de la Santé de Vanuatu

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