Une formation supérieure certifiante à l’appui du renforcement des interventions en santé publique dans le Pacifique

Nuku’Alofa

Le Programme de renforcement des interventions en santé publique dans le Pacifique (SHIP)/Données pour la prise de décision (DDM), axé sur le renforcement des capacités, est l’un des six réseaux de prestation de service du Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP).

Le programme, qui repose sur le principe de l’acquisition d’expérience et de l’apprentissage sur le lieu travail, pour une action plus efficace, a pour objet d’améliorer les connaissances et les compétences des professionnels de santé en matière de collecte, d’analyse, d’interprétation, de communication et d’utilisation des données sanitaires pour la prise de décision, et de contribuer au renforcement des systèmes de surveillance nationaux.

Ce programme unique en son genre est le fruit de l’énorme travail d’équipe mené par plusieurs membres du ROSSP, parmi lesquels la Communauté du Pacifique (CPS) et l’Association océanienne des fonctionnaires des services de santé (PIHOA).

Depuis août 2013, 347 professionnels de santé de 15 pays insulaires océaniens ont pu suivre cette formation et bénéficier des actions de mentorat de la CPS et d’autres membres du ROSSP, avec le soutien financier de l’Agence française de développement (AFD), du ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce (DFAT) et de l’Union européenne (UE).

Dans cette série d’articles, nous donnons la parole à des professionnels de santé de la région qui ont suivi le premier niveau du programme SHIP-DDM, le diplôme d’études supérieures en épidémiologie de terrain (PGCFE), et mis en œuvre des projets d’amélioration des systèmes.

Mele Tinalasa Vunipola est Chargée de la promotion de la santé à la Division santé publique du ministère de la Santé des Tonga. Elle travaille pour la cellule de promotion de la santé depuis cinq ans et a suivi avec succès tous les modules du PGCFE.

 

Dans quelle mesure cette formation vous a-t-elle été utile ?

Elle m’a permis de réaliser une autoévaluation du système d’information sanitaire du ministère de la Santé et de cartographier les flux de données du ministère. Elle m’a aidée à mieux comprendre le fonctionnement de notre système d’information, et de me faire une idée plus précise de la place que j’y occupe et de la contribution que j’y apporte. J’ai mis à profit les connaissances acquises dans le cadre de la formation pour revoir nos outils de collecte de données et améliorer notre méthode d’analyse des données, et j’ai créé un tableau de bord pour le suivi de nos données sur les facteurs de risque de maladies non transmissibles (MNT). De plus, grâce à la compréhension plus fine que j’ai désormais de notre système d’information, j’ai pu renforcer les capacités de gestion des données de la personne qui travaille avec moi.

Parlez-nous de votre projet.

J’ai créé un tableau de bord pour le suivi des données sur les facteurs de risque de MNT qui nous permet désormais de suivre l’évolution de la situation dans le temps et d’orienter nos interventions en conséquence. Avant, notre équipe ne disposait que des informations sur les facteurs de risque de MNT tirées de l’enquête STEP, réalisée, au mieux, tous les cinq ans.

Grâce au tableau de bord, nous avons maintenant accès à des données actualisées sur les facteurs de risque de MNT. Le tableau de bord a été intégré à notre système d’information sur la santé publique (Fanafanaola Project’), et les informations qu’il contient sont mises à la disposition du monde du travail dans tout le pays, afin de promouvoir l’élaboration de politiques en faveur de la santé sur le lieu de travail.

Certains employeurs ont établi des plans d’action à partir des informations que contient le tableau de bord, dans le but d’améliorer l’état de santé de leur personnel. Plutôt que de se concentrer sur un seul facteur de risque, ils ont maintenant la possibilité de formuler des plans d’action complets axés sur deux facteurs de risque, voire plus.

Le tableau de bord a permis au ministère de la Santé de collaborer plus étroitement avec le monde du travail, en diffusant les mêmes informations auprès de tous les employeurs du pays, ce qui a contribué à la définition d’un objectif commun : promouvoir la santé sur le lieu de travail.

À votre avis, pourquoi les actions de renforcement des capacités et les programmes de formation sont-ils importants ?

Aujourd’hui, nous sommes tous submergés d’informations, sans savoir comment les utiliser. Le PGCFE va permettre aux agents qui travaillent à différents niveaux au sein d’une même organisation de mieux comprendre leur rôle dans le traitement de l’information à des fins d’action. Certains apprendront à produire des informations de qualité à l’échelle opérationnelle, d’autres à communiquer ces informations de manière efficace à la direction, et d’autres encore à utiliser l’information pour promouvoir des actions concrètes visant, par exemple, à élaborer des politiques en faveur de la santé ou à créer un environnement favorable à la pratique plus régulière d’une activité physique, à l’échelle du lieu de travail ou au plan national. Les connaissances et compétences acquises à l’issue de cette formation doivent devenir la norme pour tous les professionnels de santé si l’on veut renforcer les pratiques fondées sur des bases factuelles et, ainsi, améliorer de manière globale les compétences des agents de santé.

La production d’informations de qualité actualisées, correctes, complètes et cohérentes relève, selon moi, de la responsabilité de chacun, car ces informations constituent le fondement de toutes les décisions qui orientent nos interventions.

Mme Vunipola a suivi sa formation en 2019. Elle a coanimé plusieurs des formations PGCFE organisées cette année et fourni un accompagnement aux participants.

Liens utiles : Formation à l’épidémiologie, Division santé publique de la CPS

Informations complémentaires :

Le programme SHIP-DDM est un programme de renforcement des capacités qui propose trois niveaux de formation : le diplôme d’études supérieures en épidémiologie de terrain (PGCFE), le diplôme d’études supérieures en épidémiologie appliquée (PGDAE) et le master en épidémiologie appliquée (MAE). Toutes ces formations sont reconnues par l’Université nationale des Fidji (FNU).

 

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