Les pays du Pacifique envisagent de créer un mécanisme océanien de financement afin d’inverser la tendance et de combattre l’épidémie de MNT

Nuku’Alofa

Lors du premier Sommet océanien sur les maladies non transmissibles (MNT), les États et Territoires insulaires océaniens se sont dits favorables à l’établissement d’un mécanisme océanien de financement visant à répartir de manière plus équilibrée les efforts de lutte contre la charge colossale que représentent les MNT dans le Pacifique.

En l’occurrence, ils sont convenus à cette occasion de chercher des moyens de créer davantage de synergies entre les sources de financement.

Par ailleurs, ils se sont engagés à mettre en place des législations nationales en vue de garantir que l’ensemble des pays océaniens respectent ou dépassent l’objectif de taxation fixé au titre de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac et contribuent à la concrétisation de l’objectif d’un Pacifique sans tabac à l’horizon 2025.

Voici quelques-uns des 17 principaux engagements exprimés dans les conclusions du Sommet océanien de haut niveau sur les MNT tenu à Nuku'alofa (Tonga), qui seront présentées pour examen aux ministres de la Santé des pays océaniens, à l’occasion de leur réunion prévue l’an prochain aux Îles Cook.

« Quelles que soient les actions que nous décidons d’entreprendre pour lutter contre les MNT, le financement demeure un facteur primordial », a souligné le ministre de la Santé, de la Justice et des Services parlementaires des Îles Cook, Nandi Glassie.

« L’imposition de taxes sur le tabac, les boissons sucrées et l’alcool constitue, par exemple, une mesure possible, considérée comme une avancée positive, chaque pays pouvant ainsi établir son propre mécanisme de financement. Mais nous savons depuis toujours que ces recettes ne suffisent pas. Nous devons donc solliciter une assistance accrue auprès de nos principaux partenaires de développement », a expliqué M. Glassie.

Ce sommet de trois jours (du 20 au 22 juin) était organisé conjointement par le Gouvernement des Tonga et la Communauté du Pacifique (CPS), avec le concours du Programme d’aide australien, du Programme d’aide néo-zélandais, des États-Unis d’Amérique, de la Banque mondiale, de la Fondation mondiale contre le diabète, de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Les MNT, essentiellement les cardiopathies, les cancers, les maladies pulmonaires et le diabète, sont responsables de près de 75 % des décès enregistrés en Océanie.

Les thèmes communs abordés dans le cadre des débats de haut niveau, et qui transparaissent dans les conclusions du Sommet, portaient sur l’importance d’un engagement ferme, d’un gouvernement stable, d’une concertation intersectorielle, des partenariats et du recours aux structures de gouvernance traditionnelles existantes pour appuyer durablement les efforts déployés en vue de réduire la prévalence des MNT.

Helen Clark, Administratrice du PNUD, a fait l’éloge de la Feuille de route régionale relative aux MNT, qui souligne la nécessité de mener une action plurisectorielle pour combattre les MNT.

« Je suis convaincue que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 peut représenter un tremplin pour la mise en œuvre de la Feuille de route. De par leur interdépendance, les 17 objectifs et 169 cibles de développement durable appellent des réponses nationales qui créent des synergies entre les différents secteurs », a indiqué Mme Clark.

« Ce sommet représente pour les pays océaniens une précieuse occasion de redoubler immédiatement d’efforts dans la lutte contre la crise des MNT, d’accroître leur résilience et de faire figure de pionniers dans l’établissement de partenariats entre les pouvoirs publics, les Nations Unies, la société civile et le secteur privé en vue de contrer les MNT et de traiter d’autres problématiques mondiales appelant une action urgente et collective », a-t-elle ajouté.

Il a rassemblé plus de 120 hauts responsables des États et Territoires insulaires océaniens – dont les ministres de la Santé de 14 pays océaniens – et représentants des partenaires de développement internationaux.

« Il est essentiel que nous nous fixions des objectifs, assortis d’un calendrier et de cibles. C’est d’ailleurs, à mon sens, l’une des idées phares qui ressort de ce sommet », a déclaré Jone Usamate, ministre de la Santé des Fidji.

Le fait que deux intervenants de haut vol, Thomas E. Novotny, Sous-secrétaire d’État adjoint à la santé (ministère américain de la Santé et des Services sociaux) et Ebony Andrews, Directeur des initiatives sportives et de la communication numérique (Conseil présidentiel sur l’activité physique, le sport et la nutrition), aient fait le déplacement des États-Unis d’Amérique montre qu’il est urgent de combattre efficacement la crise des MNT dans le Pacifique.

« Le Sommet océanien sur les MNT a débouché sur l’adoption de recommandations fermes pour s’attaquer aux déterminants sociaux de la santé et aux principaux facteurs de risque de maladies non transmissibles, que sont notamment le tabagisme, une alimentation riche en matières grasses, en sucre et en sel, la sédentarité et l’abus d’alcool », a précisé M. Novotny.

Les travaux de la dernière journée du Sommet portaient exclusivement sur la situation du diabète en Océanie.

En 2015, huit pays océaniens figuraient sur la liste des dix pays affichant les taux de prévalence de diabète les plus élevés du monde.

La Fédération internationale du diabète estime que le fardeau économique de cette maladie représente à lui seul en Australie 14, 6 milliards de dollars australiens chaque année et qu’il devrait atteindre les 30 milliards de dollars australiens d’ici à 2025.

« Je me félicite que les dirigeants océaniens jouent un rôle de premier plan dans la lutte contre les MNT. Nous devons à présent nous assurer que nous prenons les mesures qui s’imposent pour combattre de toute urgence et vigoureusement ce fléau, car nous sommes tous conscients que les efforts que nous déployons actuellement restent insuffisants », a déclaré le Directeur général de la Communauté du Pacifique, M. Colin Tukuitonga.

« Ce sommet a permis aux représentants des États et Territoires insulaires océaniens de partager des idées, d’échanger leurs expériences, de hiérarchiser les actions à mener en priorité et d’ouvrir de nouvelles possibilités de collaboration régionale pour surmonter cette crise », a expliqué M. Tukuitonga.

Les participants au Sommet ont reconnu que le combat contre les MNT était loin d’être gagné et que, pour obtenir des résultats tangibles, il était essentiel que l’ensemble des secteurs de la société, y compris les médias, s’engagent à travailler en synergie.

« Les médias doivent s’interroger sur le rôle qu’ils ont à jouer dans la lutte contre les MNT, que ce soit en demandant des comptes aux législateurs ou en contribuant à faire reculer la prévalence de ces maladies », a déclaré Netani Rika, éditeur pour la revue Islands Business et journaliste émérite.

« Nous devons rapporter les histoires des personnes touchées par ces maladies et parler de ces mères, de ces pères et de ces familles qui ne peuvent plus subvenir à leurs besoins. Ces histoires doivent être relatées pour alerter la population. Si nous ne le faisons pas, personne n’y prêtera attention. Les médias ont aussi le devoir de bâtir des sociétés en meilleure santé. »

M. Novotny a, par ailleurs, annoncé que les États-Unis d’Amérique lanceraient dans le courant de l’année un programme d’échange à l’échelle de tout le Pacifique, qui sera axé sur l’obésité, la nutrition et les MNT.

Ce programme sera rattaché à l’International Visitors Leadership Program, qui relève du Département d’État des États-Unis. Il permettra aux participants d’effectuer une visite de 10 jours aux États-Unis et d’apprendre comment favoriser la prévention des MNT chez les jeunes.

De plus amples informations sur le Sommet océanien sur les MNT sont disponibles en ligne :
Version française

Hashtag : #PacificNCDSummit

Contacts médias :
Andrew Toimoana, Directeur de l’information des Tonga – [email protected] +676 772 9000
Lauren Robinson, Coordonnatrice des relations presse, CPS – [email protected] (portable aux Fidji) +679 923 6432
Gwendolyn Carleton, Coordonnatrice Communication et médias, Fondation mondiale contre le diabète – [email protected]
Emily Moli, Analyste en communication, PNUD – [email protected]
Tom Perry, Responsable de la communication pour la région Pacifique, Banque mondiale – [email protected]
Saula Volavola, OMS Pacifique – [email protected]
Shivanjani Naidu, Spécialiste des relations médias dans la région, Ambassade des États-Unis d’Amérique aux Fidji, à Kiribati, à Nauru, aux Tonga et à Tuvalu – [email protected] or +679 331 4466
Solène Bertrand (Française), Chargée des MNT, CPS – [email protected] ou (portable aux Tonga) +676 77 72 148

0

Categories

Auteur(s)

Non-Communicable Diseases (NCDs)
Tonga