Mettre un terme aux violences faites aux femmes : une priorité pour notre région

Déclaration de Colin Tukuitonga, Directeur général de la CPS, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

 

Le 26 novembre marque le début des 16 jours d’activisme contre la violence sexiste, campagne annuelle visant à sensibiliser le public à une question malheureusement bien trop commune.

La violence à l’égard des femmes continue à toucher notre région, et reste un frein de taille au développement de l’Océanie. Au cours de leur vie, deux Océaniennes sur trois subissent une forme de violence – un taux parmi les plus élevés au monde.

C’est pourquoi la CPS a pris des mesures et mis en œuvre des programmes dans toute la région afin de promouvoir l’élimination des violences faites aux femmes.

En 2015, des hommes de notre Comité des représentants des gouvernements et administrations ainsi que nos agents hommes ont signé la charte du ruban blanc, et se sont ainsi engagés à ne jamais commettre d’actes de violence à l’égard des femmes, fermer les yeux sur ces actes ou garder le silence à leur sujet. Cet engagement reflète les efforts que nous déployons tous pour lutter contre ce fléau, et ce, à tous les niveaux.

Parmi nos programmes en cours, citons le projet « Les Océaniens, acteurs du changement », qui vise à doter les dirigeants potentiels de la région, tant à l’échelon national qu’à l’échelon communautaire, des connaissances et des compétences fondamentales sur les actions de lobbying et de sensibilisation dans le domaine des droits fondamentaux, et notamment des violences faites aux femmes.

La CPS œuvre aux côtés des pays océaniens qui ont adopté des lois contre la violence familiale en vue de la prochaine grande étape, à savoir l’application de ces lois. Un groupe de travail régional est en cours de création ; il réunira des représentants d’au moins 11 États et Territoires qui mettront en commun des stratégies à cet effet, afin d’améliorer les perspectives des victimes.

La CPS travaille avec le Secrétariat général du Forum des Îles du Pacifique et ONU Femmes dans le cadre du partenariat océanien pour l’élimination des violences sexistes. Ce programme, financé en premier lieu par l’Union européenne avec un soutien ciblé de l’Australie et un partage des coûts avec ONU Femmes, constitue l’investissement le plus important jamais réalisé à cette fin dans la région. Nous soutenons la mise au point d’un programme d’éducation citoyenne visant à encourager des relations fondées sur le respect mutuel à l’école, à la maison et au sein des communautés. Il vise à promouvoir l’égalité entre hommes et femmes et les droits de la personne, et à contribuer à mettre un terme aux violences faites aux femmes et aux filles. Il s’agit là d’une question qui me tient très à cœur, en tant que Directeur général de la plus grande organisation membre du CORP, mais aussi en tant qu’époux, père et homme d’Océanie.  

Les violences faites aux femmes et aux filles ne vont pas disparaître d’elles-mêmes. Aucun mécanisme, aucun discours ne résoudra à lui seul le problème.  Nous devons continuer à lutter contre ce fléau dans tous les domaines, dans nos organisations, mais aussi dans notre foyer, dans nos écoles, sur nos lieux de travail et dans nos communautés.

Nous devons en parler, nous devons condamner tout acte de violence dont nous sommes témoins, et transformer les normes sociales qui perpétuent l’inégalité entre les sexes, et notamment la violence à l’égard des femmes et des filles. En tant que dirigeants océaniens, nous devons veiller à responsabiliser les acteurs, à adopter des lois, à punir les auteurs de violences comme il se doit, et à protéger et à autonomiser les victimes, afin qu’elles puissent donner un nouveau cap à leur vie.

Le coût financier de la violence à l’égard des femmes est très important. Nous ne disposons que de peu de statistiques à ce sujet dans le Pacifique, mais des études réalisées dans des pays voisins ont mis en exergue l’incidence de cette violence sur l’économie.

En Nouvelle-Zélande, où près de 18 % des femmes subissent des actes de violence familiale, le coût pour l’économie a atteint de 4 à 7 milliards de dollars néo-zélandais en 2014. En Australie, où le taux de violence atteint 36 %, ces actes ont coûté 22 milliards de dollars australiens à l’économie en 2015. Dans certains de nos pays, le taux de violences à l’égard des femmes est trois fois supérieur à celui de la Nouvelle-Zélande. Il est évident que les répercussions sur nos économies sont considérables.

Si nous voulons atteindre les objectifs de développement dans le Pacifique, nous devons agir pour mettre un terme à la violence familiale.

Je tiens à saluer la détermination des femmes qui, au sein des organisations de la société civile de toute notre région, sont aux avant-postes de cette lutte. Elles travaillent sans relâche pour soutenir les survivantes, avec des ressources limitées. Bien souvent, elles se mettent elles-mêmes en danger pour protéger les autres ; je tiens à les féliciter pour le travail qu’elles réalisent chaque jour en faveur des victimes de violences.

Je suis convaincu que nous devons opérer une révolution dans la région – une révolution fondée sur la bienveillance et le souci de l’autre, sur le respect et la dignité – et apporter des changements durables pour s’attaquer aux causes de la violence sexiste, afin que les femmes et les filles, dans toute leur diversité, puissent vivre dans un monde libéré de toute violence. Nous devons respecter nos différences et rendre hommage à notre diversité.  

Pour que cela devienne une réalité, nous devons travailler ensemble. Nous devons apprendre à résoudre les conflits de façon pacifique, sans recourir à la violence. Nous devons apprendre à élever nos enfants sans violence, sans punitions corporelles. Nous devons apprendre à nos enfants à gérer leur colère et leur frustration de façon pacifique, sans recourir à la violence. C’est un travail qui commence dans nos maisons, dans nos écoles et dans nos communautés.

À l’occasion des 16 jours d’activisme, la CPS a lancé une campagne sur nos réseaux sociaux destinée à mettre en évidence les différents aspects de la violence sexiste, ainsi que ce que nous pouvons faire pour lutter contre elle. Je vous invite à la partager avec vos contacts, vos familles et vos communautés.

Unissons nos efforts pour faire du Pacifique un endroit où toutes les femmes et les filles peuvent s’épanouir pleinement.

Campagne pour les 16 jours d'activisme

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Colin Tukuitonga

Directeur général du 23 janvier 2014 au 22 janvier 2020
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Director-General
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16 Days of Activism
Activism against Gender-Based Violence
UN Women
European Union (EU)
Australian Department of Foreign Affairs and Trade (DFAT)
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Fiji
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