Comment réduire les risques de violences conjugales lorsque les communautés du Pacifique sont confinées

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Comment réduire les risques de violences conjugales lorsque les communautés du Pacifique sont confinées

Alors que de nombreux pays sont soumis au confinement pour lutter contre la propagation du COVID-19, les foyers doivent adapter leur quotidien et parfois gérer le stress et l’anxiété de la situation, augmentant les risques de violences conjugales.

Dans le Pacifique, les violences faites aux femmes sont fréquentes, avec des chiffres supérieurs à la moyenne mondiale qui avoisine les 35%. La pandémie de COVID-19 expose de nombreuses femmes à un risque accru de violences physiques, sexuelles et psychologiques, compte tenu des mesures de confinement et de leurs possibilités limitées de fuir leurs agresseurs.

La Communauté du Pacifique (CPS) met tout en œuvre pour lutter contre les violences faites aux femmes. La sensibilisation et la diffusion d’informations à ce sujet font partie des mesures que nous adoptons afin de lutter contre ce fléau. A cet effet, nous avons recueilli un certain nombre d’informations essentielles pour vous permettre de mieux comprendre et combattre ce problème. Les voici.

Quels sont les facteurs aggravants du COVID-19 sur les violences faites aux femmes ?

  • Les difficultés financières subies par les foyers en raison du chômage technique engendré par les mesures de confinement.
  • L’anxiété et le stress des femmes travaillant dans le secteur de la santé ou des services à la personne.
  • L’isolation des victimes.
  • La charge mentale liée au rôle des femmes devant s’occuper de leurs enfants et de leur entourage âgé ou infirme.
  • Les opportunités de manipulation des agresseurs, en coupant leurs victimes de leur lien social ou en contrôlant leur accès aux produits d’hygiène et de santé afin de leur inculquer un sentiment de peur.
  • La portée limitée des services d’aide aux victimes de violences conjugales, due aux mesures de confinement.
  • Les difficultés d’accès aux services d’aide ou à l’information pour les victimes aux ressources financières limitées.

Que faire si vous subissez des violences conjugales ?

  • Contactez un collègue, un voisin, un membre de votre famille ou un ami de confiance pour vous aider temporairement.
  • Définissez un nom de code afin de l’alerter dès que vous avez besoin d’aide.

Que faire si vous connaissez une personne victime de violences pendant l’épidémie de COVID-19 ?

  • Prenez contact avec des membres de sa famille ou des voisins afin de l’aider réduire sa charge mentale liée à l’organisation du quotidien.
  • Demandez-lui discrètement comment vous pourriez l’aider – par exemple en contactant des services d’aide ou les forces de l’ordre, et en la laissant choisir ce qui lui semble le plus approprié.
  • Déterminez ensemble un nom de code qui vous donnera l’alerte pour appeler les secours.

Que fait la CPS pour combattre les violences faites aux femmes ?

  • D’un point de vue organisationnel, la CPS a initié de nombreux programmes de sensibilisation sur la violence faite aux femmes dans ses états et territoires membres, en collaborant avec les gouvernements, les organisations de la société civile et le secteur privé. Nous nous engageons à inclure la lutte contre les violences faites aux femmes dans les solutions proposées en réponse à l’épidémie de COVID-19, et à nous assurer que les mesures proposées soient accessibles et appropriées dans le contexte actuel de distanciation sociale et physique.
  • A travers son Programme de Développement Social et son équipe de Droits de la Personne, la CPS cherche à sensibiliser contre la violence faite aux femmes en diffusant des informations sur sa Politique de Violences Conjugales et les « 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes » organisés tous les ans du 25 novembre au 10 décembre.
  • La CPS continue à soutenir le secteur judiciaire de ses pays membres qui jouent un rôle dans la lutte contre les violences conjugales.
  • La CPS a travaillé avec les ministères de l’éducation pour s’assurer que les programmes scolaires traduisent les principes des droits de l’homme, l’égalité des genres et la lutte contre la violence faite aux femmes. La CPS, à travers son équipe de Droits de la Personne, constitue également le Secrétariat du groupe de travail régional sur l’implémentation d’une législation contre la violence conjugale.
  • La CPS a récemment collaboré avec le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) afin de mettre en place des actions futures en soutien à l’initiative Spotlight, dont :
    • Le développement d’outils de formation standardisés permettant la collecte de données multi-sectorielle.
    • La prévalence de la qualité et/ou de l’incidence des données relatives aux violences faites aux femmes et aux jeunes filles, incluant la violence conjugale et leur analyse.
    • Le développement de standards pour structurer la lutte contre les violences conjugales, etc.
  • La CPS travaille également en collaboration avec UNFPA et le sous-cluster des violences basées sur le genre dans le Pacifique dans leur plan de lutte contre le COVID-19.
  • En outre, la CPS participe au Partenariat du Pacifique pour l’élimination des violences faites aux femmes, en travaillant en collaboration avec le Secrétariat du Forum des Îles du Pacifique et ONU Femmes, l’agence des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Ce partenariat est financé par l’Union Européenne et bénéficie d’un support ciblé du Gouvernement Australien et de coûts partagés par ONU Femmes.
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Human Rights
violence against women
social development
COVID-19
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